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Emouvant et percutant !
Plus jamais peur à Cannes
Publié dans Le Temps le 24 - 05 - 2011

De notre envoyée spéciale : Sayda BEN ZINEB - Un air de la Révolution tunisienne vient de souffler sur la Croisette à l'occasion de la 64ème édition du festival de cannes où a été rendu un vibrant hommage au peuple tunisien avec la projection en première mondiale dans une salle comble, du documentaire de Mourad Ben Cheikh, « Plus jamais peur », produit par Ciné téléfilms. Une première qui a été fortement applaudie par l'assistance jusqu'à l'émotion puisque les conditions dans lesquelles l'œuvre a été réalisée, n'étaient pas faciles et que cette œuvre arrive jusqu'à Cannes, ce n'était pas évident non plus.
La projection a eu lieu vendredi 20 mai à 17H00, dans la salle du Soixantième, en présence de Thierry Frémaux, Délégué général du Festival, du Conseiller cinéma de Mitterand, François Hurard, du producteur tunisien Tarak Ben Ammar, du Vice-président de la Chambre syndicale des producteurs de films, Lotfi Layouni, de la présidente de la commission fonds Sud Cinéma, Dorra Bouchoucha, du représentant du ministère tunisien de la Culture, Fathi Kharrat et de plusieurs autres personnalités du monde du septième art et des médias, Tunisiens, Français et étrangers.
En présentant le film, Thierry Frémaux, en a donné une impression positive précisant qu'il était ravi de voir « Plus jamais peur » dans la sélection officielle (séances spéciales), en hommage à la révolution tunisienne. « Quelque chose a changé dans le monde, ces derniers mois – a -t-il dit et ce regard particulier du réalisateur Mourad Ben Cheikh nous apprend beaucoup sur ce qui se passe en Tunisie… ». Il a ensuite invité l'équipe du film à se présenter sur le podium et donné la parole au réalisateur puis au producteur qui, tous les deux, ne pouvaient cacher leur émotion, suite à l'accueil chaleureux qui leur a été réservé.
Dans son intervention, Mourad Ben Cheikh voulait dédier son œuvre à la mémoire d'un jeune homme atteint d'une balle lors d'une manifestation et qui l'a motivé à faire le film ; une personne qu'il n'a jamais connue et qui, avant de mourir, a proféré ces mots : «Je ne vais pas mourir, et si je meurs, je ne vais pas partir avant que Ben Ali ne parte».
Je suis redevable, a dit le réalisateur, à cette personne, qui m'a donné la force et le courage de mener à bout ce projet.
Le patron de Ciné téléfilms, Habib Attia a déclaré de son côté :«Je suis heureux que les sélectionneurs et organisateurs du Festival de Cannes aient été sensibles à ce film que je dédie à la mémoire de mon père, Ahmed Bahaeddine Attia» ; un homme qui, de son vivant, a beaucoup donné au cinéma tunisien.
« Plus jamais peur », véhicule un message très clair ; « cette révolution tunisienne n'est pas le fruit de la misère, mais plutôt le cri de désespoir d'une génération de diplômés. Ce n'est, ni la révolution du pain, ni celle du jasmin... Le jasmin ne sied pas aux morts, il ne sied pas aux martyrs. Cette révolution est celle du dévouement d'un peuple et non celle de la misère. Plus jamais, on n'aura peur pour cette nouvelle Tunisie…».
Cette réflexion résume parfaitement l'état d'esprit des Tunisiens ; aussi bien celui des jeunes qui ont fait la première révolution de l'ère virtuelle, que celui des plus âgés qui n'ont jamais cessé de braver la peur pour résister à l'oppression de la dictature. Tous aspirent par conséquent à la dignité et à la liberté qui ne peuvent être accessibles que par le processus démocratique .
La révolution tunisienne est racontée dans ce documentaire à travers trois destins ; celui de la bloggeuse Lina Ben Mhenni, qui a osé défier le régime Ben Ali en relatant dès le début sur son blog, le mouvement de révolte dont la première étincelle éclata à Sidi Bouzid ; celui de l'avocate Radhia Nasraoui, militante des droits de l'homme, qui a payé cher avec son mari Hamma Hammami, leur engagement, et enfin, le journaliste Karem Cherif, qui a pris le gourdin lors des journées terribles qui ont suivi le départ de Ben Ali, pour défendre son quartier avec le soutien de sa famille…Mais le dénominateur commun qui servait de leitmotiv à ces histoires, c'était la peur ; la peur de dire, d'agir, de dénoncer…Ce terrible sentiment qui rongeait les entrailles des Tunisiens et qu'on a fini par exorciser…grâce à la Révolution. Le documentaire de Ben Cheikh est un plaidoyer contre la peur.


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