En 1995, l'Union Européenne a lancé à Barcelone le partenariat euro-méditerranéen avec son mécanisme financier MEDA. C'était pour créer une zone de paix et de stabilité dans la « Mare Nostrum » et promouvoir l'Etat de droit. Mais, 15 ans après, rien ne fut, c'était plutôt un soutien déguisé à des régimes autoritaires et un astuce pour l'ouverture des marchés du Sud à la marchandise européenne. De leur côté, les Américains ont lancé des initiatives économiques pour le Maghreb qui n'ont pas donné de résultats tangibles. Dans les deux camps ,les choses ne pouvaient être autrement car au demeurant, on a financé des régimes mais pas le développement des peuples. Aujourd'hui, le printemps arabe, ouvre de nouveaux horizons et les « grands » du G8 n'ont pas « raté l'occasion ». Ils ont montré une « générosité » inédite et à coups de milliards de dollars ils lancent le « Partenariat de Deauville » avec la Tunisie et l'Egypte. A première vue, on veut soutenir deux pays qui ont réussi leur Révolution et encourager les autres pays arabes à suivre le même chemin. Mais au vu de l'importance des sommes à allouer, les adeptes de la théorie du complot pourraient invoquer une intention d'arrimer la région au rouleau compresseur de la mondialisation et précipiter le modèle du développement économique et social dans ces pays. Mais quoi qu'il en soit, le nouveau contexte politique en Tunisie et en Egypte est propice à la réussite de ce partenariat car, même s'il s'agit d'endettement, la bonne gouvernance est le moyen pour que les crédits soient un outil de création de richesses et d'emplois. Donc tout est lié à l'aboutissement du processus de transition démocratique et de l'instauration de l'Etat de droit pour parvenir à la bonne gestion de la manne financière de Deauville. Car, dans le cas contraire, cela ne sera qu'une reproduction des pratiques du régime déchu qui a fait des crédits un moyen pour s'enrichir personnellement et pour endetter le pays. D'ailleurs, des ONG demandent aujourd'hui d'annuler ou du moins de transformer ces crédits en dons (dixit François Hollande). Ainsi et par son « goût effréné » pour les crédits, le régime déchu a fini par se discréditer. A bon entendeur salut.