Tunis-TAP - A l'invitation du Président français, Nicolas Sarkozy, le Président Zine El Abidine Ben Ali prendra part aux côtés des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Méditerranée et de l'Europe, aujourd'hui à Paris, au lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Lancé à l'initiative du Président français Nicolas Sarkozy, le projet de l'Union méditerranéenne, rebaptisée, après son approbation par le conseil européen, le 13 mars 2008, "Union pour la Méditerranée", se fixe pour objectif de relancer le partenariat euroméditerranéen, en imprimant un nouvel élan au dialogue 5+5, au forum méditerranéen et au processus de Barcelone qui avait démarré en 1995. Le processus de Barcelone avait jeté les fondements d'un partenariat euroméditerranéen multidimensionnel visant à consacrer les valeurs de paix, de stabilité, de développement et de bien-être au profit de tous les peuples de la région. Ce processus avait aussi représenté un cadre global favorisant la coopération et la solidarité entre les Etats euroméditerranéens. Cet espace étant, par ordre d'importance, le troisième marché mondial en termes de nombre d'habitants, après la Chine et l'Inde. Il importe également de noter que 25 pc du volume des échanges entre les Etats et 30 pc du volume des échanges mondiaux dans le domaine des services s'effectuent dans l'espace euroméditerranéen qui consomme le quart de la production mondiale d'énergie. Cependant, le processus de Barcelone et la politique de voisinage, prônée par l'Union européenne (UE), en 2003, qui vise à ouvrir de nouvelles perspectives devant les pays du Sud de la Méditerranée, à l'intérieur du marché européen, n'ont pas donné lieu à un partenariat dynamique entre les rives Sud et Nord de la Méditerranée. Les investissements alloués au titre de cette politique pour la période 2007/2010, ont été insuffisants et n'ont pas répondu aux besoins générés par les objectifs d'intégration, fixés par la politique de voisinage. C'est dire l'importance que constitue le projet de l'UPM qui se veut une "initiative prometteuse augurant d'une nouvelle dynamique effective au niveau des relations euroméditerranéennes, propre à garantir une interaction positive avec les enjeux de la prochaine étape et à doter les pays du Sud de la Méditerranée des moyens leur permettant de concrétiser leurs aspirations à la complémentarité et à l'intégration avec l'UE, sur la base du co-développement et d'un partenariat équilibré, conformément aux priorités et aux spécificités de ces pays". L'engagement de la Tunisie en faveur de l'instauration d'un espace régional de paix et de développement s'inscrit dans le droit-fil de cette vision et s'est traduit à travers sa politique extérieure qui a constamment fait prévaloir la dimension euroméditerranéenne. Dans cet esprit, le Président Zine El Abidine Ben Ali a, lors de la visite effectuée en Tunisie, en avril dernier, par le Président français Nicolas Sarkozy, réitéré le soutien à l'initiative en faveur de la création de l'UPM et formé l'espoir de voir les consultations à ce sujet déboucher sur l'adoption d'une approche réaliste, fondée sur un cheminement progressif comportant des solutions pratiques de nature à combler les insuffisances constatées et à jeter les bases d'un partenariat solidaire au service du développement, de la paix et de la stabilité dans la région. Par souci d'intensifier le dialogue entre tous les pays concernés par ce projet, le Chef de l'Etat a appelé à assurer une participation plus large des pays de la rive Sud de la Méditerranée à l'élaboration des plans et à la prise des décisions qui concernent l'ensemble de la région, tant dans le domaine politique, que dans les domaines économique et social. Il a, également, préconisé de mettre en place les structures, mécanismes et instruments requis pour assurer le suivi et la réalisation des projets envisagés, et exprimé la disposition à participer activement à la préparation de ces projets. La Tunisie étant favorable au lancement de projets intégrés à dimension prioritaire pour l'ensemble des pays de la région dans des secteurs vitaux, tels que l'énergie, le transport, l'infrastructure, l'environnement, la libre circulation des personnes et le dialogue des cultures, s'attache également à voir toutes les parties concernées contribuer à la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre des projets de l'UPM. Ceci est d'autant plus impératif lorsqu'on sait que les investissements destinés au Sud de la Méditerranée ne dépassent pas 3 pc des investissements étrangers directs (IDE) dans le monde et 2 pc des investissements réalisés par l'UE à l'étranger. De même, les échanges commerciaux demeurent inéquitables, dès lors que la part des pays de la rive Sud de la Méditerranée dans les échanges mondiaux en matière de services n'a pas excédé 2,5 pc des échanges en 2006. La circulation des personnes entre les Etats de l'UE et le Sud de la Méditerranée demeure aussi en deçà des aspirations. La Tunisie forme, dans ce sens, l'espoir de voir le projet de l'UPM contribuer au développement des investissements et à l'accroissement des échanges commerciaux Nord-Sud et Sud-Sud, à travers le développement de projets communs notamment dans les secteurs de l'infrastructure et de l'énergie. Il s'agit aussi pour la Tunisie de dynamiser la coopération dans la région méditerranéenne et d'en faire une réalité tangible qui répond aux attentes de l'ensemble des peuples de la région. Par ailleurs, et partant de sa foi en l'efficacité du rapprochement entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, la Tunisie, qui a été parmi les premiers pays à soutenir le projet de l'UPM et à présenter des propositions, destinées à enrichir le débat sur son contenu, ses objectifs et ses structures, s'emploie à en assurer la réussite, au service des intérêts communs de l'ensemble des pays de la région, et pour faire du bassin méditerranéen, une zone de paix, de stabilité et de développement.