24 juillet ou 16 octobre ? Opter pour une date ou pour une autre c'est aussi faire le choix entre « le pire et le moindre mal ». La « décision » si l'on reprend le terme utilisé par Kamel Jendoubi président de la Haute Instance indépendante des élections a été prise et il est question d'une date irrévocable : le 16 octobre. Incontestablement, la conférence de presse tenue par Kamel Jendoubi, autour du calendrier des élections de la constituante n'aura pas laissé indifférent. Le report de la date au 16 octobre, largement commenté par les partis politiques et très mal accueilli par l'opinion publique ne peut être révoqué, selon lui. Le report qui, jusque-là, était probable a été confirmé par Kamel Jendoubi qui annonce lors de la conférence de presse tenue hier à cette occasion que l'Instance qu'il chapeaute « a décidé d'un calendrier selon lequel les élections seront organisées le 16 octobre ». Il s'agit en fait de la décision d'une instance souveraine à qui incombe la tâche de l'organisation des élections de la Constituante et à qui revient le choix de décider de la date de la tenue de ces élections. On l'apprend en effet car il était question pour Kamel Jendoubi de dissiper un malentendu quant à la date initiale du 24 juillet qui concernait, selon lui « la tenue de l'élection présidentielle avant l'heure. Il est question maintenant d'élections d'une Assemblée constituante plus difficiles et plus longues à préparer. » Le conférencier a par la suite tracé la feuille de route de l'instance en déclinant point par point les raisons de ce report. « On est obligé de se référer à l'article 27 portant création de la Haute Instance indépendante des élections et à l'article 35 du décret loi organisant les élections de l'Assemblée constituante. Au regard de la loi nous sommes contraints de respecter des délais impartis à chaque opération du processus électoral, en commençant par l'installation des différentes structures de l'instance électorale, de sa loi interne, le recrutement des observateurs et des agents de vote (21000 au minimum soit trois par bureau si l'on compte qu'on devrait avoir 7000 bureaux de vote). Sans oublier leur formation, qui prend sept jours. Les difficultés concernent également la définition des listes électorales ou encore l'invitation des électeurs. Si l'on maintient la date du 24 juillet, la liste des électeurs devrait être fin prête pour le 2 juin, chose strictement impossible, puisque 13% des adresses des citoyens sont fausses, et 400 000 électeurs ont une CIN à renouveler. » dit-il. Kamel Jendoubi a énuméré au total 28 missions sur lesquelles planche l'instance. Et les partis politiques dans tout cela ? Selon notre interlocuteur ils ont été tous invités et informés du calendrier des élections. Leur opposition à cette décision ne semble en aucun cas déranger les certitudes de Kamel Jendoubi qui se dit attentif aux critiques voire aux reproches des uns et des autres. « Seule les remarques désobligeantes qui touchent à l'Intégrité de l'instance ne sont pas les bienvenues et nous saurons y répondre illico presto» avance –t-il. Et les journalistes ne se font pas prier pour assaillir notre interlocuteur de questions. Quant à la possibilité que des mouvements de contestation et leur corollaire, la violence, gagnent la rue tunisienne, la réponse de Jendoubi était pour le moins évasive pour affirmer qu'il demeure confiant quant au bon déroulement des élections. Vaste programme.