Le Parti ouvrier communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) a tenu pour la première fois un meeting populaire dans la banlieue sud de la capitale qui a eu lieu le samedi 04 juin vers 17h à Hammam-Lif. Des militants et des sympathisants, constitués en grande partie de jeunes, étaient venus nombreux pour assister à cette rencontre où Hamma Hammami, porte-parole officiel du parti, a soulevé de nombreuses questions ayant trait à la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays. Ont précédé son discours des chansons patriotiques et révolutionnaires assurées par la jeune Troupe « Jadal » Dans la salle des banderoles étaient accrochées où l'on pouvait lire entre autres : « Pour la protection et la consolidation des acquis des travailleurs et la sauvegarde du secteur public » ou « Le pouvoir au peuple » ou encore « Non à la privatisation des secteurs vitaux (santé, éducation, transport, eau et électricité ». Par la même occasion, un hommage a été rendu aux deux martyrs d'Hammam-Lif tombés lors de la Révolution en présence de membres de leurs familles… Mieux se préparer Hamma Hammami a d'abord parlé du grand dossier de l'heure qui a trait au choix de la date de l'élection de la prochaine constituante. Il a rappelé que son parti était depuis le départ contre la date du 24 juillet décidée par le gouvernement provisoire et « malgré les attaques tous azimuts que nous avons subies à cause de notre position, a-t-il affirmé, nous nous sommes attaché à notre refus de cette date pour les raisons que nous avons expliquées dans tous les médias. Et voilà que dernièrement la Haute instance indépendante pour les élections a confirmé notre thèse en reportant les élections au 16 octobre 2011 » Ensuite, le porte-parole du PCOT a cité les occasions où son parti a pris des positions fermes, claires et précises en fonction des principes démocratiques adoptés par le parti, comme par exemple son indignation manifestée contre le coup d'Etat du 7 novembre 1987 ou son refus de signer le Pacte national de 1988 et son opposition au gouvernement Ghannouchi de l'après-révolution. Il a enfin exprimé sa satisfaction quant au report des prochaines élections de la Constituante, ce qui, selon lui, permettra aux différents partis de mieux se préparer à ces élections qui devraient être libres, transparentes et démocratiques, en vue de construire une nouvelle ère démocratique et progressiste en Tunisie de l'après-révolution, « c'est pourquoi toute précipitation pourrait mener à l'échec, a-t-il conclu, mais il semble que ce report ne plaît pas à certains ! » Pour ce qui est du régime politique à choisir pour la Tunisie, il a appelé à « l'instauration d'un système républicain parlementaire garantissant les droits de l'ensemble des Tunisiens, ainsi que leur liberté d'expression et d'organisation, tout en consacrant le choix de la justice sociale et de l'égalité entre les genres, et en inscrivant les droits à l'enseignement, à la santé et au logement dans le texte de la Constitution. ». Injustice fiscale Evoquant le volet économique, H.Hammami a réitéré son attachement au développement régional qui devrait avoir la priorité des plans économiques et du budget de l'Etat. De même, il a préconisé une nouvelle répartition des richesses, basée sur l'égalité et la justice entre les régions et les citoyens. « Il est inconcevable, a-t-il fait remarquer, que plus de 80% des impôts sont payés par les employés de l'Etat et les travailleurs alors que les riches n'en payent qu'une petite part ! » Il a par ailleurs souligné la nécessité de nationaliser tous les secteurs économiques vitaux tels que l'eau et l'électricité, la santé et l'éducation et d'autres secteurs qui devraient être gérés par l'Etat. Il s'est également déclaré favorable au maintien des petites et moyennes entreprises en favorisant davantage la participation des ouvriers dans la gérance des affaires de ces entreprises. Il a ensuite soulevé plusieurs questions relatives à la vie sociale, culturelle et religieuse dans le pays en exposant le programme électoral de son parti sur toutes ces questions. Il a ainsi souligné l'attachement du parti à la liberté du culte et d'expression et à l'égalité entre les sexes en droits comme en devoirs. « La religion reste pour nous une affaire personnelle et ne doit en aucune manière être manipulée pour des objectifs politiques, a-t-il précisé, nous sommes pour la séparation entre la religion et l'Etat. ». Concernant la politique étrangère du pays, il a rappelé l'opposition de son parti à toutes les politiques hégémoniques et impérialistes et à toute normalisation avec l'Etat sioniste en appelant à une consolidation des liens entre les pays arabes et à un soutien inconditionnel à la cause palestinienne. Parlant de la banlieue sud, il a insisté sur l'importance de cette région, connue historiquement par son environnement et la beauté de ses lieux où il faisait bon vivre, mais qui a été délaissée et négligée sous l'ancien régime : « Il est grand temps que cette région retrouve sa splendeur et son rayonnement d'antan, dans tous les domaines, social, culturel, économique et politique » a-t-il conclu.