Les élèves qui passent le Baccalauréat, cette année, ne pourront jamais oublier ce moment historique. Pour le fait, d'abord, d'avoir passé cet examen, considéré, à juste titre, comme le sésame ouvrant les portes de l'avenir. Et, surtout, parce qu'il a lieu en une année glorieuse de l'histoire de la Tunisie, celle consacrant le triomphe de la volonté du peuple et de son combat contre les forces de la dictature et de la tyrannie. Certes, la joie de réussir n'a pas d'équivalent, mais pour ceux qui n'auront pas cette chance, il leur choit quand même l'honneur d'avoir été candidat au « Baccalauréat de la Révolution », d'avoir préparé l'examen et d'avoir relevé le défi de le passer dans les circonstances et la conjoncture précaires qui prévalent dans le pays. Car, il n'était pas évident que les choses se passeraient dans une ambiance aussi sereine. Il ne s'agissait pas d'une année comme les autres mais d'une année exceptionnelle. Il n'y a qu'à se rappeler le flottement sécuritaire et ses conséquences, de fréquents arrêts et de coupures de cours. Cette situation a même découragé plusieurs élèves qui ont opté un certain moment de ne pas se présenter à l'examen. C'est cette même situation qui a plongé enseignants et surtout parents, dans une inquiétude lancinante et donné libre cours aux plus folles rumeurs faisant craindre le spectre d'une année blanche. En fin de compte, l'examen a eu lieu dans les conditions les plus normales et dans la sécurité la plus totale. Faut-il conclure que le Tunisien pèche par trop d'alarmisme ? Certes, non, mais la vigilance est nécessaire en cette période délicate, où les ennemis de la Révolution s'activent dans l'ombre pour faire échouer tous ses objectifs. Les Tunisiens ont, au contraire, agi avec une extrême maturité en mobilisant toutes les énergies pour réussir l'épreuve du premier examen de la Révolution. Pari gagné, en attendant celui des élections et ceux de la relance économique et le passage définitif à la liberté, la justice et la démocratie.