• Les effets persistants de l'ancien régime ont actuellement un impact négatif sur le processus de transition • L'oppression a laissé de profondes cicatrices «L'oppression a laissé de profondes cicatrices dans les médias tunisiens : évaluation des exigences critiques pour la liberté d'expression dans la transition démocratique en Tunisie » est l'intitulé du rapport du Groupe d'Observation de la Tunisie organisé par l'Echange International de la liberté d'expression (TMG de l'IFEX), une coalition de 21 groupes membres de l'IFEX. Ce rapport a été présenté hier, lors d'une conférence de presse par des représentants du groupe. Il offre un éventail d'opinions rassemblées à partir d'un large échantillon de plus de 60 professionnels des médias, défenseurs de la société civile et des autorités interviewés en Tunisie lors de la mission du TMG et de l'IFEX qui s'est déroulée du 9 au 16 avril 2011. Soutien Ce rapport documente les préoccupations clés et les défis immédiats concernant la censure et la liberté d'expression en Tunisie. Reconnaissant les progrès déjà réalisés depuis le 14 janvier, le rapport aborde les questions fondamentales soulevées par les principaux intervenants à propos du soutien au vent du changement qui s'est levé et de la poursuite de la participation populaire la plus vaste possible pour assurer le succès de la transition démocratique. Le rapport formule des recommandations dans lesquelles il constate que le gouvernement de transition ait encore beaucoup de travail pour garantir la liberté d'expression. Ainsi, l'accès à l'information doit être préservé, la censure et la surveillance qui persistent doivent être éradiquées. Le pluralisme des médias doit être encouragé. Si ces questions ne sont pas traitées correctement et rapidement, conclut le rapport, cela risque d'envoyer le signal d'une reconnaissance tacite que les éléments de l'ancien régime sont encore acceptables. Cet échec reviendrait non seulement à trahir la Révolution, mais aussi à condamner le peuple tunisien à de nombreuses années supplémentaires d'incertitude. Eventail Le rapport recommande aussi d'éliminer l'influence persistante de l'ancien régime qui exerce un effet négatif sur le processus de transition dans de nombreux secteurs de la société, en particulier dans les médias, de garantir le pluralisme des voix et des débats informés pour que le peuple tunisien puisse continuer à participer réellement et façonne son propre avenir et de soutenir les efforts continus des journalistes tunisiens pour renforcer les compétences et les normes professionnelles, compte tenu surtout des prochaines élections. « Les révolutions sont comme des organismes vivants, elles évoluent jour après jour et la participation est vitale si elles veulent réussir », a souligné dans le rapport Rohan Joyasekera, président du groupe TMG de l'IFEX pour qui « la démocratie a besoin de l'engagement le plus large possible et de l'éventail d'opinion le plus diversifié ; tandis que les citoyens journalistes et les activistes sur le web ont encore une tâche à accomplir comme garant de la Révolution tunisienne, le gouvernement par intérim et une bonne partie des médias, grand public ont encore à faire leurs preuves aux yeux du peuple ».