Le paysage médiatique tunisien a un urgent besoin de réforme, dont la pierre angulaire doit être la promotion de la liberté d'expression, estime le groupe de travail sur la Tunisie de l'organisation non gouvernementale Echange international de la liberté d'expression (Ifex). Evoquant le rôle de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) dans l'élaboration des lignes directrices et de normes concernant l'attribution de permis d'exploitation aux radios diffuseurs, le groupe de l'Ifex souligne que cette attribution doit être libre de toute forme de pression, obligatoire pour tout nouveau demandeur en Tunisie et conforme à une authentique transition démocratique. Dans ce cadre, l'Ifex insiste, en particulier, sur le respect de certaines recommandations dont, notamment, la nécessité pour que les ondes soient utilisées au bénéficie du public dans son ensemble, y compris des gens qui ont des vues ou des intérêts minoritaires. En outre, selon l'Ifex, tous les processus et toutes les décisions relatifs à l'attribution de permis doivent être encadrés par un organisme de réglementation indépendant jouissant d'une autonomie opérationnelle et administrative à l'égard de quelque autre personne ou entité. Cet organisme, ajoute-t-il, doit être à l'abri de toute ingérence, en particulier gouvernementale, politique ou commerciale. Pour ce qui est du processus d'obtention d'un permis de radiodiffusion, y compris d'un permis temporaire, il doit être équitable et transparent. Les critères d'évaluation, selon les recommandations de l'Ifex, doivent, dans la mesure du possible, être objectifs, refléter la diversité de la population, prévenir la concentration indue de la propriété et inclure une évaluation de la capacité financière et technique du demandeur. Tout refus d'attribuer un premis doit être accompagné d'un document écrit précisant les raisons du refus, et être assujetti à un recours en révision. Dans les cas où ils demanderaient aussi une fréquence de radiodiffusion, les titulaires d'un permis ne doivent pas avoir à passer par une autre démarche distincte afin d'obtenir la fréquence. Èn conclusion, l'organisme estime préférable que les demandes de permis de radio, «qui proviennent de tous le milieux sociaux», soient traitées «en priorité, avant les élections constitutionnelles et avant l'évaluation des permis de télévision»