Trouver un terrain d'entente entre le ministère de la Culture et les plasticiens à partir du manifeste de Hammamet, tel a été l'argument principal de la rencontre, qui a réuni, au siège du ministère de la culture, les artistes plasticiens avec M. Ezzeddine Bach Chaouch, ministre de la Culture. Les 10 et 11 juin dernier, le syndicat des métiers des arts plastiques a, au cours d'une journée d'étude au Centre Culturel de Hammamet, appelé dans un manifeste, à la restructuration et au développement du secteur des arts plastiques. A la lumière des débats de Hammamet, le Ministre a tenu à rencontrer de nouveau les artistes plasticiens pour écouter leurs doléances et répondre à un certain nombre de leurs interrogations. Concernant l'Union Tunisienne des Artistes Plasticiens, M. Bach Chaouch a rappelé que cette Union est un acquis de taille indépendant dont les statuts sont amenés à être réajustés en fonction des changements survenus avec la Révolution. Il a, en outre, insisté sur le rôle majeur de l'artiste dans la société qui doit être davantage renforcé par des encouragements consécutifs à l'évolution du métier. Pour ce qui est de la commission d'achat, qui constitue une source première de revenus à travers la vente de leurs œuvres au ministère de la Culture et dont la constitution de ses membres est souvent mise en doute, le ministre a promis de revoir la composition de cette commission qui doit se prévaloir de la transparence et de l'efficacité. Le jury chargé de l'évaluation des œuvres doit être élu et indépendant et ne subir aucune pression. Toutefois, les privés sont appelés eux aussi, à contribuer au financement de la culture en participant à l'achat de tableaux des artistes. L'infrastructure de base comme la création d'espaces d'exposition, d'un musée d'art contemporain, d'une cité des arts, d'un marché de l'art, sont indispensables pour la promotion et la relance d'un secteur qui a longtemps fonctionné à l'aveuglette. Les investisseurs privés sont-ils disposés à s'engager dans de telles aventures ? La question n'a pas été élucidée. Il reste toutefois important que les artistes plasticiens prennent leur sort en charge et de relever le défi en surmontant les problèmes non pas par l'assistanat, mais par des moyens beaucoup plus offensifs à même de susciter l'intérêt des particuliers. La feuille de route est encore longue. Elle comporte également d'autres requêtes comme par exemple, la formation et le recyclage tant des artistes que des critiques, la création d'une revue spécialisée dans les arts plastiques, l'encouragement à la production de films documentaires sur les artistes et leurs œuvres, l'instauration d'un prix national pour les arts plastiques, la création des Journées des Arts Plastiques de Carthage à l'instar des JCC et des JTC. M. Bach Chaouch a été à l'écoute des préoccupations des artistes et les a assurés de sa volonté d'impulser davantage ce secteur en étudiant et en examinant de près, toutes les revendications en tenant compte des priorités. Il s'agit là d'un pas dans le dialogue entre l'administration et les artistes qui augure de jours meilleurs.