Ayant gros sur le cœur depuis des années et n'étant pas du tout satisfaits du fonctionnement de leurs secteurs respectifs, les acteurs culturels se sont focalisés depuis le 14 janvier, date de la révolution, sur l'état des lieux et l'avenir de leurs métiers. Il y en a qui, ne réussissant pas à synchroniser leurs visions du monde et à gérer leurs conflits internes, ont dû se diviser en plusieurs associations et même plusieurs syndicats. D'autres, arrivant à se réunir pour une même cause, ont décidé d'oublier les lettres mortes et d'aller droit au but, en utilisant leur art comme langage pour protéger leur dignité d'artistes. C'est ainsi que, n'ayant reçu aucune réponse pour leurs revendications, le lendemain de l'ouverture des printemps des arts, les artistes plasticiens sont allés à la Kasbah, devant le siège de l'autorité de tutelle, pour un sit-in organisé dans une mise en scène qui en dit long sur la manière dont ils perçoivent la politique culturelle d'après la révolution. Suite à cet événement, Le ministre de la Culture a concédé au Smap (syndicat des métiers des arts plastiques) une journée d'étude qui se tiendra en sa présence, le samedi 11 juin au Ccih (Centre culturel international de Hammamet) à partir de 10 heures. Les artistes conviés à cette journée, débattront des questions suivantes : la commission d'achat, l'aide à l'organisation des expositions, les critères de l'octroi de la carte professionnelle, les critères de l'octroi de la bourse pour un séjour à la Cité internationale de Paris, la restructuration du secteur, le Centre d'art vivant du Belvédère, le projet du musée d'art moderne, les ateliers subventionnés et ouverts aux artistes, la Maison de l'artiste plasticien, le prix de l'Etat aux arts plastiques, la réalisation des accords internationaux, les droits d'auteur et, enfin, la révision de la loi des impôts, pour promouvoir le marché de l'art