La délégation spéciale de la municipalité de Tunis a tenu, ce samedi 25 juin 2011, sa première réunion, à l'Hôtel de ville, depuis son installation, sous la présidence de Mr Seifallah Lasram. Pour sa première assemblée, la délégation s'est trouvé confrontée à une montagne de problèmes épineux, générés en très grande partie, par l'anarchie totale qui a marqué les premiers mois de la Révolution : constructions anarchiques dans toutes les circonscriptions municipales occupations sauvages des trottoirs et de la voie publique par les revendeurs à la sauvette, atteintes graves à l'environnement et au domaine public, perturbations dans la mise en œuvre des programmes habituels comme le programme de lutte contre les moustiques et les insectes, séquelles de la grève des ouvriers de ramassage des déchets. Visiblement, la délégation n'a pu, pour le moment, que dresser un constat de ces dérives et carences de toutes sortes. Des décisions ont été prises pour normaliser la situation, notamment celle des constructions anarchiques et des occupations de la voie publique, mais elles sont restées sans effet et n'ont pas été mises à exécution. La propreté, un des principaux axes de l'action municipale, a retenu l'attention des membres de la délégation , à la lumière d'un rapport présenté par la direction de la propreté. La titularisation des agents et ouvriers en charge des travaux de propreté , à l'issue de leur grève spectaculaire, n'a pas amélioré la situation, quant à l'accroissement de leur rendement. Les citoyens sont réfractaires à toute autodiscipline. Il faut dire qu'il y a aussi un manque relatif au niveau des équipements et du matériel spécialisé. L'éclairage public dans beaucoup de cités et quartiers périphériques souffre de nombreuses carences liées à la vétusté et à la détérioration des équipements, quoique des actions régulières sont menées pour l'améliorer. Mais le plus gros morceau concerne la lutte contre les moustiques et les insectes qui se multiplient durant la saison estivale. Le lac ou sebkha de Séjoumi, à l'ouest de Tunis, est devenu un foyer permanent et incontrôlable de prtolifération des moustiques de l'espèce communément appelée ‘'wachwacha'', en Tunisie. Le pire est que les moustiques de Séjoumi sont devenus des mutants et passés du gris au vert, en couleur. Ils ont développé une résistance acquise contre tous les insecticides utilisés en Tunisie, de sorte que la seule solution au problème qu'ils posent est de nature physique, d'après le directeur de la protection de la santé, Dr Belhassen Languer, c'est-à-dire qu'il faut procéder à l'assèchement du lac et le réaménager afin d'établir une communication permanente entre ce lac et la méditerranée, à travers l'oued Méliane, comme autrefois, car il y avait, jusqu'en 1980, une communication qui avait été bouchée. Or, le lac de Séjoumi est un déversoir des eaux de pluie de la région du Grand Tunis et il était autrefois relié à la méditerranée via oued Méliane du côté d'El Mourouj, mais avec la disparition de ce canal de communication, l'éco-système du plan d'eau naturel constitué par le lac Séjoumi a été perturbé, et le lac Séjoumi s'est transformé en foyer de moustiques, outre qu'il a subi une forte pression urbanistique à ses abords immédiats. Mr Languer a indiqué que le problème de la sebkha ou lac de Séjoumi revêt un caractère national et nécessite une intervention nationale collective pour rééquilibrer l'éco- système et remédier aux problèmes signalés.