Quelle ne fut grande la surprise d'un propriétaire d'une parfumerie sise en plein centre ville d'Hammam-Lif et plus exactement au « Forum » du rondpoint ! En effet en jetant un coup d'œil une fois rentré chez lui sur l'enregistrement de la journée de la caméra de surveillance, il découvrit avec stupeur qu'un riche nabab vêtu avec élégance et conduisant une berline dernier cri s'était largement sucré sur son dos. Certes il avait acheté une grande quantité de flacons de grande valeur, mais dans la foulée, et alors que le commerçant avait le dos tourné, le sieur avait glissé subrepticement quelques parfums dans ses poches. Il en avisa de suite le commissaire de la ville. Ce dernier le rassura que son « visiteur » indélicat referait très rapidement son coup. Il le pria donc de le contacter immédiatement dès la réapparition du malfaiteur. Ce qui eut lieu 15 jours plus tard. Le bonhomme fut appréhendé en flagrant délit par la police d'Hammam-Lif et amené au poste avec les poches pleines à craquer de marchandises. S'agissant au passage d'un autochtone conseiller spécial auprès d'un ministère des Affaires étrangères d'une puissance d'outre mer, il va sans dire que des pressions et des interventions multiples eurent lieu pour étouffer l'affaire. Mais en vain. Traduit devant la justice, ses avocats le sortirent d'affaire pour un motif d'une maladie le moins que l'on puisse dire rare : la cleptomanie ! Ultérieurement, il regagna de son propre chef le poste de police d'Hammam-Lif pour exprimer ses regrets mais également sa conviction que notre Tunisie a «vraiment » réussi sa Révolution car en d'autres circonstances, il n'aurait jamais été inquiété et un simple coup de téléphone aurait non seulement bloqué toutes les procédures à son encontre mais aussi généré bien de désagréments aux responsables sécuritaires du poste d'Hammam-Lif. Bravo à nos forces de l'ordre qui commencent enfin à respirer en appliquant strictement la loi du moment que leurs arrières sont désormais assurées et qu'ils ne craignent plus les mutations disciplinaires voire les suspensions abusives, sanctions encourues immuablement avant le 14 janvier quand d'aventure ils alpaguaient pour leur malheur un gros gibier de la sorte.