L'occasion était opportune de situer le football tunisien dans le contexte africain, en cette période troublée par les circonstances extra sportives autant que par la canicule. Entre samedi et dimanche, les prestations de l'Espérance et du Club Africain, sans aller, certes, au-delà de notre attente, n'ont finalement pas déçu. Le manque à gagner de l'Espérance
Samedi à Alger, l'Espérance avait, tout au long de sa rencontre donné l'impression d'un vainqueur haut la main. Le Mouloudia son adversaire ne disposant visiblement que de son courage semblait se contenter d'un partage des points. Et s'il parvint finalement à son but, en fut en grande partie à cause de l'inefficacité d'une Espérance, pourtant maîtresse dans tous les domaines. Ramener un point d'un tel voyage aurait contenté, en d'autres circonstances, les « Sang et Or ». Mais après le nul concédé au Caire par Al Ahly aux valeureux marocains du Widad de Casablanca, on se demande si l'Espérance n'a pas, à Alger, laissé une chance sérieuse de prendre option dès cette première journée pour une qualification précoce aux demi-finales. Néanmoins, ce nul et surtout la manière de contrôler les événements, doivent donner à l'Espérance une plus grande assurance pour la suite de la compétition. Cependant, devant satisfaire d'abord à l'obligation de la Coupe de Tunisie, on ne sait pas trop avec quel esprit l'Espérance reprendra en ligue des champions le 30 juillet prochain. Comme quoi, après l'intenable tension de la fin du championnat l'Espérance se voit condamnée à vivre selon ce que lui a réservé son précédent résultat : le championnat ayant conditionné la ligue des champions, celle-ci influera sur la Coupe de Tunisie qui à son tour exercera une incontestable motivation sur le reste de la compétition africaine.
Salutaire émergence du Club Africain
Qui n'était pas vaguement inquiet pour le Club Africain, livré dans des conditions loin d'être parfaites, aux griffes de l'ASEC à Abidjan. Or, non seulement, les Clubistes n'ont pas déçu ni en résultat ni en manière, mais du coup se posent désormais comme prétendants autant que leurs redoutables adversaires en Coupe de la CAF. Le nul obtenu à Abidjan dimanche ne vaut pas seulement par son seul résultat, mais surtout par le fait qu'il vient démentir une masse d'échos qui depuis de longues semaines a fait craindre qu'une crise latente s'est emparée du club. Non seulement la prestation des clubistes a eu l'effet d'apaiser les craintes, mais elle vient de donner des signes encourageants qu'un retour à la véritable place est bientôt.