Lors de son discours d'investiture à la tête du doyen et du plus titré des clubs tunisiens l'Espérance Sportive de Tunis, Hamdi Meddeb avait promis solennellement à la famille « sang et or » de redorer le blason du club avec comme objectif primordial le titre africain suprême tant convoité par tous et fuyant les vitrines du club depuis 1994. Il a mis toute la logistique possible, tout son poids pour y parvenir. Trois ans après, l'Espérance est en finale de la ligue des champions avec toutes les cartes en règle pour décrocher enfin le gros lot. Mais c'était sans compter sur le jeu des coulisses au sein des décideurs de la CAF. D'ailleurs sur nos colonnes, Mrad Mahjoub avait déjà tiré la sonnette d'alarme affirmant que les coulisses seraient déterminantes et joueraient un rôle primordial dans l'octroi du titre. Car quand un Diakité convaincu de corruption et écarté avec grandes pompes des arcanes de la FIFA continue à faire la pluie et le beau temps au sein de la confédération africaine en s'occupant du dossier très sensible de l'arbitrage, l'affaire ne peut que se présenter sous les auspices les plus mauvais pour l'Espérance. Quand la finale est confiée à un arbitre acceptant l'invitation du président dans une villa cossue avec tous les avantages qui en découlaient cela ne manque pas d'intriguer. Quand le premier assistant initialement désigné se désiste en dernière minute au profit d'un autre plus malléable et plus compréhensif ( ?), les dés ne pouvaient qu'être pipés d'entrée de jeu. La suite ? Inutile d'être un diplômé des polytechniques pour la deviner ! Un arbitrage à sens unique ciblant les joueurs cadres de l'Espérance. Darragi, Michael, Korbi et ceux de l'axe devaient payer pour leur classe indéniable et l'aura que personne ne leur contestait. D'ailleurs Benzarti a bien flairé le coup en faisant remplacer ses pièces maitresses avant que le vendu Kokou Djaoupé ne le fasse par des cartons rouges. Un but précédé d'un hors jeu flagrant avec une balle n'ayant pas franchi complètement la ligne fatidique, un carton rouge à Ben Mansour histoire d'affaiblir l'axe, un penalty imaginaire et le tour était joué en 45'. Mais il faillait que le score soit définitivement scellé au Congo même en prévision du retour en force de l'Espérance à Radès. Le 3-0 du match des poules étant encore vivace dans l'esprit du président du Mazembe. La seconde mi-temps fut à sens unique avec des joueurs complètement sonnés debout par un arbitre inhibant dans l'œuf toutes les velléités des nôtres. Du coup, aucune action digne de ce nom n'a été enregistrée par nos vaillants joueurs. Et la moindre ébauche d'attaque était étouffée dans l'œuf soit par le sifflet soit pas le drapeau de l'assistant en guise de reconnaissance pour les privautés qu'ils avaient reçues au préalable. Difficile dans ces conditions aux nôtres de développer leur football habituel. Encore heureux qu'ils purent contenir et maitriser leur rage et ne point commettre l'irréparable à l'endroit d'un arbitre les massacrant sciemment et avec un cynisme frisant la diabolisation. Et la CAF dans tout ça ? Le football brassant désormais des sommes faramineuses d'argent, certains parmi ses influents décideurs ont succombé à la tentation alléchante de s'assurer une retraite dorée au détriment de la conscience, du respect de l'éthique sportive, des principes fondamentaux régissant le sport, de l'Espérance Sportive de Tunis car sur ce terrain de la corruption, Hamdi Meddeb part largement battu sur un terrain qui lui est totalement étranger et inconnu ( Dieu merci)et ne peut en aucun cas rivaliser avec le président du Mazembe. Toujours est-il que cette édition 2010 de la ligue des champions restera dans les annales avec une Espérance lauréate en puissance du titre mais battue loin du rectangle vert, dans les coulisses et les arcanes d'une CAF partiale voyant d'un très mauvais œil la main mise de l'hégémonie tunisienne sur le continent. Mohamed Sahbi RAMMAH ---------------------- De la partialité des arbitres, l'Etoile a drôlement souffert! Dans les contrées du Continent Africain, il n'est souvent, très souvent pas aisé de sortir indemne des pièges tendus surtout par un arbitrage complaisant, connivent et à la fin tout simplement ridicule. De ce fléau dangereux, convenons-en, l'Etoile du Sahel en a vu de toutes les couleurs puisqu'elle a sillonné l'Afrique en long et en large depuis plus d'une décennie. Outre la provocation sommes-nous tentés de qualifier de classique les exactions les plus grossières étaient de mise. Mais, là où les choses deviennent dangereusement anti-sportives lorsqu'un arbitre met en exécution les plans préconisés par le club censé offrir l'hospitalité à une Etoile conquérante et, de l'avis de tous supérieure à son adversaire du jour. Les exemples vécus lors des éliminatoires des compétitions africaines sont nombreux. Mais les injustices subies lors des finales demeurent inoubliables. On se souviendra toujours de la finale retour de la Coupe de la CAF perdue à Alger contre la Jeunesse Sportive de Kabylie le 23 Novembre de l'année 2001. Ce jour là, l'arbitre Malien Moussa Kanouté qui s'apprêtait à partir à la retraite avait fait des siennes allant jusqu'à accorder le but de la victoire finale quand, Hamdi Baba, le gardien étoilé, en possession du ballon et debout avait été bousculé et projeté dans sa cage. Un "arbitre" sinistrement célèbre: Kofi Kodja!!! Le 12 décembre 2004 à Abuja, l'Etoile donnait la réplique à l'équipe nigériane Enyemba pour le compte de la finale retour de la Champion's League. Sans s'attarder sur le climat de terreur vécu par la délégation étoilée tout le long de son séjour à Abuja et sur les menaces sérieuses qui avaient concerné les trois joueurs nigérians de l'Etoile: le gardien Egede Austin et les deux attaquants Obiakor et Opara, on se rappellera par ailleurs la vile prestation du béninois Kofi Kodja qui avait tout entrepris pour anéantir les chances de l'Etoile à s'adjuger le trophée à Abuja même allant jusqu'à annuler un but des plus limpides à Kandia Traoré lorsqu'il avait lobé le gardien Vincent Enyema sorti à son encontre. Emeka Opara gardera en mémoire l'agression sauvage dès son entrée en cours du jeu par un défenseur quand il allait droit au but lui causant la rupture des ligaments croisés. Des évènements similaires se comptent à deux chiffres du pluriel et c'est dommage. Mais c'est aussi çà l'Afrique!!! Mounir EL GAIED ---------------------- Côté technique Abdelmajid Gobantini : «Faute de stratégie appropriée» «Je veux commencer par rappeler qu'à l'Espérance, il fut un temps où nous avons créé une commission de recrutement présidée par Si Hamdi Meddeb avec pour objectif de mettre sur pied un groupe de joueurs qui sera totalement compétitif notamment sur le plan africain dans les trois années qui suivront. Or, les choses sont allées assez vite pour cette jeune équipe qui a brulé en quelque sorte les étapes pour se retrouver en finale de la ligue africaine des champions. C'est pour dire qu'elle est en avance sur son tableau de marche Où est passée la FTF ? J'en arrive maintenant au match de la finale aller de la ligue africaine. J'ai une critique à émettre envers notre fédération de football qui est restée sans l'ombre d'une réaction à l'annonce de la désignation de l'arbitre Kokou pour diriger ce match. A moins que nos fédéraux ne connaissent pas le passé de cet homme en noir et c'est encore plus grave. Quelques membres fédéraux accompagnent certes nos clubs dans leurs déplacements à l'étranger, mais c'est pour faire du tourisme sans plus. Une confiance démesurée Je tiens à être clair. Je ne dis pas cela pour trouver une explication à la lourde défaite concédée par l'Espérance, conscient qu'elle aurait pu être beaucoup moins sévère si on a mis en place la stratégie idoine pour contrer le TPMazembe. Nos joueurs sont allés à Lubumbaschi très confiants en leurs moyens, un comportent qu'il fallait le leur faire éviter. Il fallait ensuite composer avec la valeur de l'équipe congolaise, un ensemble composé de joueurs techniques, rapides outre l'ambiance qui prévalait là bas. D'accord l'arbitrage a énormément lésé l'Espérance en première période de jeu, c'était d'ailleurs visible à l'œil nu dés le coup d'envoi du match. Rester dignes dans la défaite. Je pense sincèrement qu'on n' a rien fait pour changer un tant soit peu le cours du match. Que fallait-il faire à 2 à 0 ? Très simple dans la mesure où il fallait calmer les joueurs et mettre en place la stratégie appropriée pour retourner à Tunis avec un score qui leur laisse toutes chances de prendre leur revanche au match retour et aspirer par voie de conséquence au titre africain. Il fallait entre autres faire rentrer Roger, jouer en bloc et réduire les espaces à l'adverse et non continuer à aller de l'avant. A propos de Roger, j'estime en mon âme et conscience qu'il avait largement sa place dimanche pour donner plus de rigueur au compartiment de l'entrejeu. Son apparition dès le début de seconde mi-temps était plus que nécessaire. Pour terminer et jusqu'à preuve du contraire, je continue à croire que l'Espérance est une grande institution et continuera à le rester. Ses joueurs doivent donc rester dignes dans la victoire comme dans la défaite et réagir autrement rien que pour conforter l'image de marque du club. » R. B. A ---------------------- Mokhtar Dhouib : «Il fallait limiter les dégâts» «Je dois d'abord rappeler que les clubs tunisiens n'en sont pas à leur première mésaventure avec l'arbitrage africain. A-t-on oublié ce qu'a enduré l'Etoile à Abuja en finale de la Champion's League (2005) contre Enymba par la faute de l'arbitre Cobadja. Ce même arbitre, de triste mémoire, devait récidiver l'année suivante en frustrant le Club Sfaxien d'une victoire qu'il aurait mille fois méritée, offrant ainsi le trophée de la Champion's League à Al Ahly. L'Espérance devait composer avec l'arbitre Kokou connu par ses frasques et en tenir compte dans sa préparation mentale. Or s'il est vrai que les protégés de F.Benzarti ont été lésés en première mi-temps , il est aussi vrai qu'ils n'ont pas pris les dispositions nécessaires pour limiter les dégâts à deux buts d'écart. Face à Un Mazembe virulent à l'approche des bois de Naouara, il aurait fallu que l'Espérance renforce au mieux son comportement défensif en étoffant le dispositif de la récupération. Cela n'a pas été malheureusement fait avec toutes les conséquences que l'on connaît. Dans la déroute combien inattendue de l'EST, il y a l'arbitrage complaisant de Kokou mais on doit cependant reconnaître que notre représentant n'était pas bien préparé à relever un défi aussi important qu'une finale de la Champion's League.» A.K ----------------------
Abdelhamid Hergal : «L'arbitre, mais également le gardien, la défense et l'entraîneur» «Face au T.P.Mazembé, j'ai assisté à un effondrement total de l'Espérance et honnêtement, l'arbitre n'est pas le seul responsable de cette débâcle. Certes, l'arbitre a influé sur le résultat final, mais je pense que cela n'explique pas tout. Il faut également parler du gardien, de la défense et des choix de l'entraîneur. En football, une grande équipe repose généralement sur un grand gardien et l'Espérance n'en dispose pas. La responsabilité de Naouara est engagée sur au moins deux buts. La défense a fait preuve de fébrilité et puis la sortie de Darragi m'a laissé perplexe car c'est le seul joueur capable de tenir la balle, d'attendre que ses coéquipiers montent au créneau. Benzarti aurait du le laisser sur le terrain. Il paraît que l'entraîneur espérantiste avait peur que son joueur écope d'un avertissement qui sera suspensif pour la finale retour. En fin de compte, il n'a rien résolu et un entraîneur intelligent l'aurait laissé sur le banc pour le préserver pour la deuxième manche. Sinon, il l'aurait aligné pour qu'il dispute toute la rencontre avec l'intention de faire la différence à l'aller. Pas demi-mesure dans ce cas d'espèce. Les « Sang et or » ont trop subi durant cette rencontre. Il fallait certainement penser à se couvrir car le TPM est une grande équipe. Et puis quand on sait d'avance que le contexte est particulier dans ce genre de rencontre, il faut surtout penser à verrouiller. Benzarti aurait du aligner trois joueurs dans l'axe et trois pivots sans compter les latéraux. C'est seulement de cette manière que l'Espérance aurait pu rentrer avec un résultat probant et au pire des cas une courte défaite. Maintenant, les choses sont trop compliquées et un renversement de situation relève du miracle.» M.Y ---------------------- Chokri El Ouaer : «La leçon d'Al Ahly n'a pas été retenue» «La débâcle de dimanche face au TPMazembe incombe en premier lieu à nos joueurs et au staff technique bien avant l'arbitre. Je m'explique : L'Espérance était bien avertie longtemps avant de s'envoler pour Lubumbashi, avertie sur l'ambiance qui devait y prévaloir dont notamment l'arbitrage. Sans oublier que l'équipe congolaise est l'une des meilleures d'Afrique et détentrice du titre. Il fallait donc gérer autrement le cours du match et ne pas se présenter la fleur au fusil. Je vais même plus loin. L'arbitre a certes lésé l'Espérance en première mi-temps, nous pouvions quand même réagir à la reprise et non continuer à adopter la même tactique car terminer le match avec un 2 à 0 nous laissait les portes du sacre largement ouvertes. Avec un retard de cinq buts, je ne vois pas comment l'Espérance parviendra à s'en sortir au match retour. Ce qui m'étonne au plus haut point, c'est que la leçon du match livré contre Al Ahly au Caire n'a pas été retenue. Ce jour là l'Espérance est passée à côté d'une défaite plus cuisante. Idem au match retour quand on sait que l'équipe égyptienne nous a posé moult problèmes même en évoluant en infériorité numérique. Dans la mesure où nous avons continué à aller de l'avant. Nous avons malheureusement persévéré dans les faux calculs à Lubumbashi, le staff technique peut se tromper une fois mais deux fois voir trois fois de suite, le résultat final ne se fait pas attendre, il est celui que nous connaissons. » R. B. A ---------------------- Nizar Khanfir : «L'Espérance, mentalement mal rodée à de tels aléas» «Dans l'esprit de Faouzi Benzarti il fallait jouer avec conviction l'attaque. Il pensait que le meilleur moyen de réduire le danger de Mazembe est de l'attaquer à chaque fois que l'occasion en était donnée de le faire. C'est pourquoi a-t-il aligné une formation ayant un potentiel offensif important avec les Msakni, Darragi, Saber Khelifa et Enéramo. L'Espérance avec pareil dispositif en attaque ambitionnait de réussir au moins un but chez l'adversaire mais les cartes des « sang et or » ont été brouillées par les deux grosses erreurs « d'appréciation » de l'arbitre togolais Kokou Djaoupé qui a accordé un but hors jeu avant d'offrir un penalty inexistant aux Congolais. L'expulsion à la fois injustifiée et inexplicable de Ben Mansour a empiré la situation des Espérantistes, lesquels mentalement sortis du match n'étaient plus en mesure de réussir quoique ce soit à tous les niveaux du jeu. Menée à la mi-temps par deux buts d'écart il aurait mieux fallu pour l'Espérance de renforcer ses bases en érigeant deux murs défensifs en faisant rentrer Roger et Boughanmi. Mais tout compte fait l'Espérance mal rodée à ce genre de situation n'était pas mentalement suffisamment prête à gérer autant d'aléas à la fois.» Ameur KERKENNI ---------------------- Les lourdes défaites des clubs tunisiens aux compétitions africaines EST 2004 : (0-3) USMA (Algérie) à la 4ème journée LC 2007 : (0-3) Ahly (Egypte) à la 3ème journée LC ESS : 1997 : (2-4) Al Mansourah (Egypte) aux ó C2 2001 : (2-4) Oseran (Kenya) aux 1/8 CAF 2005 : (0-3) Ahly (Egypte) en finale LC 2008 : (0-3) AS Douanes (Sénégal) aux 1/16èmes LC 2009 : (0-3) Heartland (Nigeria) à la 3ème journée LC. CA : 1990 : (0-3) BCC Lions (Nigeria) en finale C2 1991 : (1-4) Nkana Red Devils (Zambie) aux ó C1* 2003 : (0-3) Coton Sport (Cameroun) aux ó CAF 2008 : (1-5) Enyimba (Nigeria) aux 1/8 LC CSS : 1984 : (0-3) Zamalek (Egypte) aux 1/16èmes C1 2006 : (2-4) Atlanti Kotoko (Ghana) à la 2ème journée LC CAB : 1985 : (1-4) FAR (Maroc) aux 1/8 CI 1992 : (0-3) Shotting Stars (Nigeria) aux ó CAF 2000 : 0-3) Stade Abidjan (Côte d'Ivoire) aux 1/8 CAF ST : 2004 : 0-3) AS Thiès (Sénégal) au tour préliminaire CAF CSHL : 1986 : (0-3) Sogara (Gabon) aux ó C2 OB : 1994 : (1-6) Ogaza (Togo) aux C2 ASM : 1985 : (0-4) Ahly (Egypte) aux 1/16 C2 COT : 1989 : (0-3) Stade Malien (Mali) aux 1/16 C2 JSK : 1994 : (3-5) St Denis (La Réunion) aux CAF ESZ : 2006 : (0-6) Olympique Khribga (Maroc) aux 1/16 CAF EGSG : 2009 : (0-3) Haras Houdoud (Egypte) aux 1/8 CAF.