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Hausse vertigineuse et inexplicable des prix de l'eau en bouteille
Consommation
Publié dans Le Temps le 21 - 07 - 2011

En cette fin de semaine, l'eau en bouteille commence à manquer dans certains espaces commerciaux et les prix de ce liquide indispensable commencent à s'envoler. L'inéquation entre l'offre et la demande est-elle à l'origine de cette flambée des prix de ces eaux conditionnées ? Même si elle est chère, l'eau de robinet reste plus économique que l'eau en bouteille. Un litre d'eau minérale en bouteille coûte 2 fois plus cher qu'1 litre d'eau de source en bouteille, et 90 fois plus qu'1 litre d'eau de robinet ! Plus la bouteille est petite, plus c'est cher : on paye le traitement, l'emballage, le transport et la publicité.
Il semble que cette période sèche favorise tous les abus, toutes les dérives, toutes les spéculations. Il est vrai que les vertus alléguées, la composition, le goût, l'impact environnemental sont autant de critères pour fixer le prix d'une bouteille d'eau plate ou gazeuse. Les Tunisiens sont les plus gros consommateurs d'eau en bouteille malgré l'amélioration de la qualité de l'eau de robinet. Pourtant, l'eau de robinet est en moyenne 100 à 300 fois moins chère que l'eau en bouteille ! Et le consommateur paye déjà assez cher sa facture d'eau pour exiger une eau de qualité, à la fois potable et buvable. Avec la chaleur estivale, la consommation d'eau en bouteille augmente. Les prix ont aussi augmenté provoquant la grogne des consommateurs qui s'indignent face à cette hausse des tarifs. Tel père de famille n'ose pas croire un seul instant que les six bouteilles emballées qu'il a acheté il y a un mois à 1.700 millimes pouvaient aujourd'hui atteindre les 2.500 voire 3.000 millimes. « Où allons –nous à ce rythme, c'est du jamais vu. Le prix d'une bouteille d'eau a presque doublé. On ne peut pas s'en priver avec ces températures de 30 à 40 degrés » nous dit Héla mère d'une famille nombreuse qui est obligée de dépenser chaque jour six dinars pour la consommation en eau en bouteille. Pourtant, les centres de conditionnement des eaux en bouteilles ne cessent de proliférer. La capacité de production globale est passée de 29.000 à 291.000 bouteilles par heure. De 1995 à 2010, les ventes sont passées de 110 millions à 622 millions de bouteilles .Trois catégories d'eaux conditionnées se trouvent sur le marché tunisien : l'eau minérale naturelle, l'eau de source naturelle et l'eau de table. Depuis 1995 les prix de vente public des eaux conditionnées n'ont pas enregistré d'augmentation réelle. Le prix de vente d'une bouteille d'eau en verre de 90 cl est toujours de l'ordre de 270 Millimes et celui de la bouteille en PET de 1,5l varie de 300 à 450 Millimes. Parfois et durant la basse saison certains producteurs procèdent à des opérations promotionnelles par la baisse des prix ou l'offre de la sixième bouteille. Or durant cette période estivale, l'eau en bouteille est chère. Certains consommateurs sont unanimes pour dire que les intermédiaires y sont pour beaucoup, eux qui gonflent les prix autant qu'ils peuvent. Chacun peut remarquer la différence des prix de ces eaux chez l'épicier du coin qui vend cher et la grande surface qui commercialise ces eaux à des prix accessibles. Il faut pourtant en convenir toutes les marques des eaux en bouteille sont disponibles sur le marché, mais à quel prix ? Face à cette flambée des eaux en bouteille, faut-il se rebattre sur l'eau de robinet ?

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