La grève déclenchée hier matin par les agents du métro a pris fin l'après-midi vers 16h30 suite à la mise en liberté du conducteur incarcéré depuis le 21 du mois en cours. L'accident est survenu le 19 à la rue de Lyon, la victime était fautive, d'après les agents de TRANSTU : c'était elle qui a heurté le côté de la rame. Un règlement inapproprié
La grève qu'ils ont observée n'est pas une simple action de sympathie à l'égard de leur collègue, c'est aussi la revendication d'un droit. Ils réclament la réparation d'une injustice qui s'est abattue sur tous les conducteurs depuis la fusion entre la SMLT (Société du Métro Léger de Tunis) et la SNT (Société Nationale de Transport). Depuis cette date, ces derniers subissent le même règlement que celui appliqué aux chauffeurs de bus comme s'ils pouvaient éviter les accidents avec des coups de volants. Les agents contestent vivement l'application d'un règlement conçu pour des chauffeurs à des conducteurs, ils refusent leur mise en examen. Donc, la grève est suspendue jusqu'à ce que les responsables aient répondu favorablement à leur réclamation en supprimant ce règlement.
Une chaleur insupportable
Des grévistes nous ont informés qu'un autre problème avait été évoqué avec le PDG en marge de la grève. Il s'agit des conditions de travail des conducteurs. Leur délégué syndical a réclamé la réduction du nombre d'heures qui sont au nombre de huit, ce qui est insupportable pour eux vu la chaleur trop élevée qui sévit dans la cabine et qui atteint les 50 degrés. Un conducteur a failli mourir à cause de l'explosion d'un extincteur transformé en une vraie bombe par cette chaleur extrême. Il y a près de quinze ans de cet accident et les conditions sont toujours les mêmes, ont-ils affirmé. Tout ce que l'administration a fait à l'époque, c'était la réalisation d'une étude qui était effectuée par le médecin du travail et l'Institut de Médecine et de Sécurité du Travail qui ont établi ce degré de chaleur.
L'anarchie de la rue L'autre problème relatif aux conditions de travail que les grévistes que nous avons interrogés ont soulevé est inhérent à l'anarchie qui règne dans la rue. Ils ont déploré l'occupation du trottoir par les vendeurs à la sauvette, les cafetiers et les automobilistes. Dans une situation pareille, il est normal que les piétons utilisent la voie ferrée. Il n'est donc pas facile pour des conducteurs de travailler dans ces conditions. Leur vigilance ne doit pas baisser une seule seconde pour qu'ils soient en mesure d'éviter des catastrophes. Ils passent huit heures dans la cabine, collés à leurs sièges ne pouvant même pas satisfaire des besoins naturels. Toutes ces conditions ont amené plusieurs parmi eux à demander d'être mutés vers d'autres services. Enfin, ils nous ont fait remarquer que les chauffeurs et les receveurs des bus ne les ont pas soutenus dans leur grève, ce qui est une preuve, d'après eux, que la fusion entre les deux anciennes sociétés de transport est fictive et non pas effective.