Aucun train en Tunisie n'est parti, à partir de 14h L'UGTT récuse l'appellation de grève et parle d'une cessation de travail temporaire Le Ministère du Transport : «L'arrestation du conducteur est tout à fait légale car l'erreur humaine est avérée» Renforcement des dessertes de bus urbains et inter-urbains pour éviter la paralysie du transport - Les agents de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) ont observé hier une grève dans toutes les régions du pays en signe de contestation de l'arrestation du conducteur de l'un des deux trains entrés en collision le 24 septembre dernier à Bir El Bey. «Les cheminots ont observé une cessation de travail temporaire pour contester la mise en garde à vue de l'un de leurs collègues impliqué dans un accident mortel peu après sa sortie de l'hôpital où il avait subi des soins médicaux», précise M. Mouldi Jendoubi, Secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) chargé des offices, établissements publiques et des institutions. Et d'ajouter : « A vrai dire on ne peut pas qualifier ce mouvement de contestation de grève d'autant plus qu'il n'a pas été précédé d'un préavis de grève comme le stipulent les lois en vigueur». Une source bien informée au sein de la fédération générale des agents des chemins de fer relevant de l' UGTT a confirmé que les cheminots ont voulu à travers ce mouvement de débrayage exprimer leur solidarité avec leur collègue qui a été arrêté et placé en garde à vue alors qu'il est toujours convalescent et au moment où son état de santé risque de se détériorer de nouveau ». Selon cette même source, «la grève a été déclenchée à Tunis en réponse à une consigne lancé par la fédération générale des cheminots avant de se généraliser aux diverses régions de la République ». Négociations A l'heure où nous mettons sous presse, la grève se poursuivait dans les diverses régions parallèlement au lancement de négociations entre l'UGTT et les autorités compétentes sur une éventuelle libération du conducteur placé en garde à vue pour des raisons de santé. « Nous avons établis des contacts avec l'administration dans l'espoir d'obtenir la libération de l'agent de la SNCFT arrêté», précise M. Mouldi Jendoubi. Du côté du Ministère de Transport, on s'étonne du déclenchement de cette grève «sauvage» suite à l'arrestation du conducteur fautif. « «L'arrestation du conducteur pour les besoins de l'enquête est tout à fait normale. Elle est même prévue par la loi dans tous les cas d'accidents engendrant des dégâts corporels», précise une source autorisée au sein du ministère. Selon cette même source, l'arrestation de l'agent de la SNCFT impliqué dans la collision entre les deux trains survenue fin septembre dernier et qui avait fait un mort et 57 blessés parmi les voyageurs « est d'autant plus légale que l'erreur humaine est avérée» dans le cas d'espèce. « L'enquête judicaire a conclu que le conducteur placé en garde à vue assume une part de responsabilité dans la collision qui n'a pas été causée uniquement par l'absence totale de visibilité engendrée par une tempête accompagnée de fortes averses », ajoute-t-on au ministère du Transport A noter, par ailleurs, que le ministère a procédé, hier, au renforcement des dessertes de bus urbains et interurbains pour éviter une paralysie du transport dès lors que cette grève à paralysé 20 mille usagers.