Aucun métro ni bus n'assurent le transport des passagers de façon ordinaire. Il ne s'agit pas d'une panne ni d'un problème technique qui a fait que les moyens de transport ne fonctionnent pas. Ce sont, en fait, les agents du métro léger (chauffeurs, receveurs, contrôleurs, techniciens) qui ont entamé une grève. Ils revendiquent un ensemble de demandes d'ordre professionnel et social. « Nous ne reprendrons notre activité qu'après avoir eu gain de cause sans conditions ni chantage », déclarent les grévistes réunis à la TGM. Jeudi, 11 heures du matin. La circulation bat son plein à la capitale, les agents omniprésents dans les différents points où l'en enregistre des bouchons n'arrivaient pas à assurer la fluidité du trafic. C'est clair que la capitale a repris son rythme habituel. Un bon signe certes rassurant pour les Tunisiens après les événements qui se sont succédé ces derniers jours. Mais, le début de la journée n'était pas agréable pour les utilisateurs des moyens de transport en commun plus particulièrement le métro léger, d'autant plus qu'il faisait mauvais temps. Aucun métro (toutes lignes confondues) ne fonctionne, et ce parce que les agents ont décrété une grève. « Nous nous excusons auprès de notre clientèle mais nous sommes obligés d'avoir recours à ce moyen pour transmettre notre message aux décideurs et surtout le ministre du Transport et de l'Equipement », tenaient à préciser les grévistes. Conditions de travail « Nous travaillons dans des conditions, le moins que l'on puisse dire défavorables qui ne prennent pas en considération plusieurs éléments, comme nous sommes soumis à un stress permanent », attirent-ils l'attention. Ils étaient en fait nombreux à décréter cette grève par ce qu'ils en ont marre. Ils veulent en finir avec « la corruption, les pistons et surtout l'injustice ». En effet, les promotions ne sont pas effectuées automatiquement surtout pour ceux qui sont classés dans la catégorie E11. Les agents demandent à ce que le concours soit annulé à ce niveau pour être contrôleur. Ils réclament aussi de bénéficier de ce poste chaque agent ayant atteint 15 ans d'expérience et classé dans la catégorie 13. Ce n'est pas tout. Ceux qui ont exercé 15 ans et plus et qui sont classés au-delà de la catégorie 13 demandent à être contrôleurs de première catégorie. Les revendications ne s'arrêtent pas au niveau de la grille de promotion. Elles les dépassent pour toucher les rémunérations des heures supplémentaires, les retenues à la source jugées abusives ainsi que d'autres points. Dans ce cadre, les grévistes considèrent qu'ils doivent bénéficier de certains avantages d'autant plus qu'ils payent pour ça. « Nous travaillons dans des conditions très difficiles. Nous sommes face à un risque permanent notamment de la part des passagers, d'où la nécessité de prévoir une prime de risque », disent-ils. « Même les cabines des conducteurs ne sont pas bien aménagées. Nous travaillons sous une haute tension qui a des répercussions négatives sur notre santé à moyen et à long termes », ajoutent les agents du métro léger. Par ailleurs, leurs demandes ne s'arrêtent pas à ce niveau. Ils appellent les responsables à ce qu'on leur planifie des programmes sociaux et de divertissement et surtout qu'ils soient traités sur un pied d'égalité que les administrateurs ou autres cadres. « Nous considérons qu'il est aberrant qu'on ne nous offre pas des programmes de divertissement lors des vacances scolaires alors que d'autres responsables sont gâtés par rapport à ce point », jugent-ils. « Nous en avons besoin sachant que nous exerçons dans des conditions difficiles aussi bien l'été que l'hiver », toujours d'après les grévistes qui déclarent qu'ils ne vont pas arrêter leur mouvement qu'après avoir obtenu gain de cause et surtout avoir des garanties pour que les conditions de travail s'améliorent aussi bien dans les services techniques qu'opérationnels. Sana FARHAT ------------------------- Les principales revendications *Révision de la grille de promotion *Révisons de la retenue à la source *Révision de la valeur de l'heure supplémentaire sur la base de l'heure du travail. *Titularisation des contractuels *Recrutement des enfants des agents *Amélioration des conditions de travail (uniforme…) *Augmentation de la prime scolaire qui n'a pas été révisée depuis 25 ans *Augmentation de la prime médicale