La sixième finale de la Coupe de Tunisie ayant réuni l'Etoile et l'Espérance depuis leur naissance, vient non seulement d'entrer dans l'histoire, mais comme les deux premières, elle y a grandement contribué. Comme les deux premières, l'événement retiendra donc le millésime. Non pas forcément pour la valeur du spectacle ni même pour enrichir les bilans, mais pour le contexte qui s'est prêté judicieusement. Comme les deux premières finales qui ont réuni ces deux noms, celle de lundi a coïncidé avec l'entrée de l'Histoire nationale dans une nouvelle ère où rien ne sera plus comme avant. Déjà, il y a 72 ans, quand pour la première fois en Tunisie, deux clubs que l'occupant appelait indigènes et les Tunisiens les identifiaient comme musulmans, ont disputé une finale, ce furent l'Espérance et l'Etoile qui eurent cet honneur. Et quand, 18 ans après, la Coupe s'est déroulée intégralement dans une Tunisie souveraine, ce furent encore l'Etoile et l'Espérance qui ont étrenné la nouvelle ère de la Fédération qui venait de naître. Ces deux clubs ne vont pas s'arrêter là puisqu'à défaut de grande Histoire, la petite s'est substituée pour écrire une page où l'insolite n'était pas absent. En effet, en 1959, ce fut peut-être la plus belle et sans doute la plus spectaculaire que l'Etoile, pour l'accaparer a dû marquer cinq buts de la tête en deux éditions ; On a dû attendre 32 ans pour revoir cet attelage dans une quatrième confrontation puis une cinquième 17 ans plus tard. Mais déjà l'Histoire, tournant le dos au temps, n'a pas considéré comme historique ce qui s'est passé durant ces 23 ans. Car, ces années n'ont pas représenté le nationalisme à fleur de peau en 1939, ni la naissance d'une souveraineté ni même comme en 1959, quand dans les plis de l'histoire un jeune appelé à devenir légendaire nous est apparu : Chetali était son nom. Qu'importe alors le nom qu'on inscrira sur les tablettes quand l'Histoire, comme cette année, a toujours exigé de l'Espérance et de l'Etoile de lui servir de jalons. M.Z