Ainsi, l'Espérance et l'Etole vont jouer la sixième finale de leur histoire. Sixième finale entre elles, bien sûr, car face à d'autres, elles en comptent bien d'autres. Comme il n'est pas opportun à la veille de ce duel de renom, d'évoquer le passé qu'on réservera à une chronique prochaine contentons-nous d'analyser ce que le présent nous offre. Car, c'est le présent et ce qu'il représente de données qu'il importe de soupeser techniquement. Quoique c'est l'extra-technique qui comporte le plus outre le mental,le bien des sentiments nourris par une rivalité traditionnelle exagérément exacerbée cette année par des controverses pas toujours justifiées. De ces controverses est née une idée farfelue qui proposait une rencontre entre les deux premiers au classement pour désigner le champion. Le hasard a voulu que cette idée pour le moins fantaisiste va se réaliser par l'intermédiaire de la Coupe. Cependant, il n'y a pas lieu de mélanger Coupe et Championnat, car ces deux compétitions obéissent à des normes différentes. Autant ce championnat exige la durée, la préparation, les alliances objectives autant la Coupe ne demande que de véritables raids, limités dans le temps. Et si le championnat a pour lui son classicisme et sa constance, la Coupe symbolise l'euphorie, le coup d'éclat, voire la gloire instantanée. Si le championnat demande des calculs et des prévisions, la Coupe se joue en une heure et demie souvent sur un coup heureux et toujours au prix d'un exploit. C'est ce que va démontrer le duel de demain. On a dit pourtant que trop d'idées loin d'être techniques habitant les deux équipes. Les nerfs seront mis à plus de contribution que les muscles et même dans un stade vide (mais pas désert) de spectateurs, ceux-ci seront trop présents dans la tête des joueurs (et pas seulement). Il serait vain d'avancer que l'Espérance aura le handicap d'avoir trop joué ces dernières semaines et que l'Etoile ne emble plus être ce qu'elle était il y a six mois. A peine si quelques absences méritent d'être prises en compte à l'Espérance ou quelque baisse de régime affecte l'Etoile. Un match de Coupe ne peut-être pesé à l'aune d'une rencontre quelconque si, de surcroît, il est l'ultime dans la course vers le trophée. Qui remportera finalement la Coupe ? bien malin qui nous le dira. Il est vrai que l'Espérance a plus gagné de matches en championnat, comme il est vrai qu'elle n'a pas pu battre l'Etoile cette année et que cette dernière a même réalisé son meilleur score aux dépens de l'Espérance justement. Argument contre argument, la polémique ne prendra sûrement pas fin lundi soir. Si seulement la rencontre se déroule dans les règles du respect de soi-même et de vis-à-vis. Si joueurs et dirigeants décident de dire non aux extrémistes de leur camp et se convainquent qu'une Coupe se retient dans la mémoire collective non pas seulement pas le nom de son vainqueur mais aussi fera l'impact de quelques gestes honorables qu'apprécieront les connaisseurs. Tout cela n'empêchera pas que vainqueur et vaincu d'un jour ne nous donneront pas un spectacle digne de nous réconcilier avec le vrai football. A défaut de pouvoir décoder les véritables atouts des deux équipes dans ce contexte, d'animosité, il ne reste à l'observateur que de souhaiter voir, durant moins de deux heures un duel acharné, sans merci même mais limité dans le temps et n'outrepassant point les convenances tracées par le sport et que d'aucuns, traduisent belliqueusement.