*146 nouveaux mastères créés en 2011, dont 76 mastères de recherche. En pleines vacances d'été, les diplômés de l'enseignement supérieur ne « chôment » pas. Si quelques uns s'intéressent à l'actualité nationale et s'expriment sur le réseau social facebook, d'autres ne désespèrent pas et fréquentent les bureaux d'emploi dans l'espoir d'être recrutés. Il y a également ceux qui envisagent de regagner les enceintes des facultés pour approfondir leurs études et pousser plus loin leur cursus universitaire. Les procédures semblent être simples pour les diplômés, mais un bon nombre parmi eux a dû faire face à un ensemble d'obstacles. Il s'agit essentiellement des maîtrisards qui ont manifesté leur volonté de s'inscrire en master de recherche à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion à Mahdia. Déçus, ces candidats ont vu leurs dossiers refusés. Et pour cause : l'inadéquation de leur diplôme avec l'actuel système de formation (LMD). « Le master de recherche est ouvert pour les licenciés seulement », rétorquaient les administrateurs. Mal informés ou plutôt mal formés, ces derniers n'acceptaient pas les dossiers des maîtrisards étonnés d'ailleurs, de cette décision qui les sanctionne. Ils prenaient leur mal en patience tout en se renseignant auprès des directions de tutelle. Mais il a fallut quelques jours pour que l'administration de la dite faculté revienne sur sa décision. Elle leur accorde par la suite une nouvelle chance afin qu'ils déposent leurs dossiers de candidature. La date limite a été fixée dès lors, jusqu'au 12 août. Comment s'explique une telle décision ? Se basant sur la loi promulguée en 2008 régissant le secteur et qui stipule que l'application de l'ancien régime de formation prend fin en 2011, l'administration estime que les maîtrisards n'ont plus le droit de s'inscrire en master de recherche. Une initiative revue heureusement à la dernière minute. Et les maîtrisards ? Mais qu'en est-il du sort de ces diplômés ? Seront-ils exclus réellement de la sphère de recherche avec la généralisation du système LMD ? Un référendum cadre régissant le master a été rédigé dans ce sens. Ce n'est pas tout, un décret loi organisant la formation en master professionnel et en master de recherche est en cours de formulation et ce, pour bien déterminer les études dans la spécialité. Le décret loi étayera aussi l'inscription des maîtrisards dans ce cursus. « Ils auront toujours le droit de s'inscrire dans les masters de recherche et professionnel », déclare Ammar M'laouah, directeur à la Direction Générale de la Rénovation Universitaire. « C'est la commission de Master formée dans chaque établissement universitaire qui décide du nombre des maîtrisards qui peuvent s'inscrire dans la spécialité », ajoute le directeur. Un problème se posera par contre aux licenciés dans les établissements où, l'on n'a pas encore créé un master pour ces diplômés. Seuls, les maîtrisards pourraient par conséquent se former dans le domaine. Le problème a été posé l'année dernière à l'Université de Tunis El Manar. Plusieurs étudiants formés en télécommunications ont été privés de leur droit de s'inscrire en master car il était impossible d'assurer une formation dans le domaine. A remarquer dans ce cadre que les différentes universités tunisiennes assurent la formation dans 401 masters dont, la plupart des masters professionnels. Une démarche adoptée par l'ancien régime mais sévèrement critiquée par les universitaires. Ils considèrent que cette démarche ne pourra en aucun cas résoudre le problème du chômage des jeunes. Elle ne fera par contre, que faire perdre à l'université son principal rôle : la promotion de la rechercher et la valorisation du savoir. Chiffres à l'appui : 58 % des masters sont professionnels (soit 232) contre 42 % (soit 169) masters de recherche seulement. Le directeur déclare par ailleurs, que 146 nouveaux masters ont été créés en 2011, dont 76 masters de recherche. Commentant les procédures d'inscription appliquées dans quelques établissements et surtout le manque d'information, le directeur précise qu'il s'agit « des prérogatives des universités ».