Depuis quelques années, la Maison de la Culture de Nefza fait la part belle à la jeune découverte et à la scène nationale. La chanson tunisienne a le vent en poupe ; pour preuve, les spectacles et la multiplication des artistes qui se succèdent sur la scène de la Maison de la Culture. Mercredi 10 août 2011, sous un temps clément et en présence d'un public très attentif, les Colombes blanches ont donné le coup d'envoi de la première édition du festival de la médina de cette ville sereine et accueillante, avec un concert émouvant mais plaisant aux yeux et aux oreilles. Révélée comme troupe musicale engagée depuis 1980, les Colombes ont parcouru depuis le pays entier à la recherche de nouvelles inspirations, et chantent partout leur révolution permanente. Ils étaient quatre sur le devant de la scène (naï, violon, oud, guitare et calambri) pour nous jouer « hob wa nidhal», c'est tous les colombes: leurs plumes poétiques, leurs mélodies et leurs rythmes métissés, leur sensualité et d'une manière générale cette adhésion assumée à l'épicurisme. Autour de leur programme, toute la troupe danse, joue et chante la paix, l'amour et la mort avec des caresses furtives. « J'ai juré que le soleil va gagner » est le thème principal de la troupe dans sa tournée estivale après la révolution du 14 janvier 2011. Un concert lumineux et inspiré qui nous a rappelé que le temps n'imprime jamais de réelle marque sur l'âme. Les Colombes ont offert à leurs fidèles un bouquet de chansons avec des paroles de Mokhtar Loghmani « Ahzanes el hamaïem el bidh », Mnaouar Smadeh « El Kalimet », Ahmed Foued Nejm et Cheïk Limam « idha echems gherkat », « mor el kalem », Fadoua Toukan « ya quaoum », Adem Fathi « echcheïk assaghir », Mahmoud Darouich « youladoun » et encore leurs propres tubes comme « Ladhet el kalaka », « El jamahir el kadiha », « echchaab ettounsi ». Un hymne aux révolutions du monde arabe contre le despotisme avec une participation active des festivaliers. « J'ai juré que le soleil va gagner », un spectacle émouvant dans lequel on a découvert non seulement la mélodie révolutionnaire mais aussi le plaisir de chanter et de danser. Ce fut un moment musical d'exception, faisant la part belle à une inhabituelle mise en scène mêlant humour et dérision poétique. Les mélomanes ont succombé aux charmes de cette formation pleine de fraîcheur et aux accents de notre temps, et leur ont réservé un accueil triomphal en présence du Délégué Régional de la Culture de Béja et Mme Salwa Ouechtati, Directrice de la M.C de Nefza qui a tout fait pour un bon démarrage du festival dénommé « Joussour et Ajyal ». Que la fête continue.