La société Carthage Cement et ses partenaires ont organisé une visite de presse à leur site de Jbel Ressas. Un site immense qui s'étend sur 54 hectares, avec en plus une carrière de 112 hectares, qui regorge de réserves «de matière première de qualité pour plus de 100 ans d'exploitation » indique Hatem Garbouj, administrateur judiciaire de la société, et qui a présenté en compagnie de Ammar Chikhaoui, directeur technique adjoint le site et leur société Carthage Cement. Une entreprise qui a fait couler beaucoup d'encre au cours de la période ayant suivi le 14 Janvier, mais il semble que les choses y aient continué à fonctionner normalement et on aspire même à avancer à pas sûrs pour atteindre la vitesse maximale de production vers la fin 2012. L'ambition des responsables actuels de la Cimenterie de Carthage est d'abord de répondre à la forte demande de ciment en Tunisie, et par la suite d'acheminer 30% de la production vers les marchés limitrophes et pour le sud de l'Europe. Créée en 2008, Carthage Cement est une société anonyme avec un capital de 145,423 millions de dinars. 49,7% de ce capital est détenu par de petits porteurs à la Bourse de Tunis. Près de 50% de son capital est détenu par l'Etat tunisien, et où pas moins de 9 banques tunisiennes sont impliquées avec des crédits et autres sortes d'engagement. Selon les responsables « La carrière de Jbel Ressas (218ha) contient des réserves de matière première très importantes (estimés à environ 100 ans de production), avec une qualité de matière première permettant la production de graviers, de béton et de ciments de qualité supérieure à moindre coût ». Ainsi Carthage Cement compte sur plusieurs partenariats avec des boites étrangères tels le cabinet suisse PEG SA, mandaté pour le design de la cimenterie, PEG Engeneering, consultant indépendant dans le domaine des cimenteries, ou encore FLSmith, du Danemark, sélectionné pour un contrat clé en main d'ingeneering, fourniture, construction et montage de la cimenterie. FLSmidth garantie une production de 1 760 000 tonnes de clinker par an, et est contraint de payer un malus de 1,71 euro pour chaque tonne de clinker manquante en dessous de 95% de la production annuelle garantie. Par ailleurs, la production qui est essentiellement d'agrégats de la carrière de Djebel Ressas, a augmenté de 19% durant les six premiers mois de l'année 2011 par rapport à la même période en 2010. Cette production est destinée d'une part à la vente directement sur le marché des produits de carrière et d'autre part comme matière première pour la production de béton prêt à l'emploi (Ready-Mix) qui s'est élevé à 36 mille m3 sur la même période. Ceci se répercute sur l'évolution des indicateurs financiers de la société, puisque le chiffre d'affaires de la société a atteint les 14,5 millions de dinars au 30 juin 2011, contre 10,5 millions de dinars à la même période de l'année 2010, soit une croissance des ventes de 38%. Les ventes d'agrégats ont connu une hausse de 6,8% sur les six premiers mois avec une légère baisse de -2,6% pour le deuxième trimestre. La question de l'endettement de la société, surtout avec tout ce qui se raconte sur les 15% du capital soit les parts de Belhassen Trabelsi, les 9,7 millions de dinars que Lazhar Sta tenait à récupérer outre les échos parvenant sur le retrait de certains investisseurs de leurs fonds peu après le 14 janvier, ce qui avait coûté cher à l'action de la Cimenterie à la bourse de Tunis, semble être en quelque sorte sous contrôle. « L'endettement de la société au 30 juin 2011 s'élève à 169,5 MDT, soit une augmentation de 53 millions de dinars par rapport au 31 mars 2011. Ce montant est lié aux utilisations effectuées sur les lettres de crédits concernant les équipements déjà réceptionnés sur site. Sachant que les travaux de construction et d'engineering sont financés par fonds propres », précise-t-on du côté de Carthage Cement. Ceci ne semble pas affecter une société « solide » avec sa capitalisation boursière de 300 millions de dinars et plus de 400 millions de dinars d'engagements bancaires. Au niveau de ce site de Jbal Ressas, quelques centaines d'employés sont déjà en place, une bonne partie est composée d'étrangers. Ceci et en attendant un passage à la vitesse maximale de production, ce qui permettrait la création de « 1500 emplois directs, et près de 3000 autres emplois indirects », ce qui ne devrait pas avoir lieu avant la fin de 2012 ou début de 2013. Ce qui peut faire réjouir c'est de savoir que les engagements de l'Etat tunisien dans cet investissement ne sont plus voués à l'aléatoire comme c'était le cas avant le 14 janvier. L'administrateur judiciaire de la société n'a pas nié que beaucoup d'investisseurs étrangers ont réitéré leur intérêt pour l'acquisition de la part de l'Etat tunisien. « Mais il n'est pas urgent de trancher en ce moment », explique encore Hatem Garbouj.