Créé en 1986, le festival international du film francophone de Namur (Belgique), dont la 26ème édition, se déroulera du 30 septembre au 7 octobre, présente chaque année environ 140 films en provenance des quatre coins du monde francophone depuis la France jusqu'au Québec en passant par d'autres pays européens, africains et asiatiques. La réussite du festival de Namur est dû en très grande partie à son public qui participe activement à l'organisation. Un public disponible employant son temps et ses moyens sans compter à ce rendez-vous incontournable qui accueille des professionnels du monde entier autour d'ateliers d'écriture, de colloques et de rencontres. Le nouveau film « Les géants » de Bouli Lanners assurera l'ouverture officielle du festival le 30 septembre en présence de toute l'équipe. Parmi les films sélectionnés « En terrains connus » du réalisateur canadien Stéphane Lafleur qui a déjà obtenu le Bayard d'Or en 2007 avec « Continental un film sans fusil ». Le film peint avec génie une galerie de personnages à la vie agitée. « Toutes nos envies » du français Philippe Lioret, un habitué de Namur. Son film nous entraîne dans les soupapes d'un tribunal de Lyon où se mêlent chez les personnages des sentiments de révolte et d'urgence de vivre. Le Burkina Faso est représenté par « Paris mon paradis » d'Eleonore Yameogo qui raconte la vie des immigrés africains à Paris qui ressemble souvent à un combat démesuré et le rêve peut tourner à l'enfer. « Crulic-Drumul Spre Dinrolo » du roumain Anca Damien est un film d'animation qui s'inspire de la vie et de la mort de Claudiu Crulic, un roumain de 33 ans décédé à la suite d'une grève de la faim dans une prison polonaise, grève qu'il avait provoquée pour clamer son innocence. « Opération Casablanca » du suisse Laurent Nègre est le premier long métrage de ce réalisateur dont le projet avait participé à l'atelier d'expertises du Forum francophone de la production. Une comédie loufoque autour du thème de l'immigration qui finit par un terrifiant complot terroriste. « Le grand tour » du belge Jérôme Le Maire est une comédie cocasse sur les traces d'une fanfare amateur qui traverse les fêtes les plus joyeuses et les plus glauques. La révolution s'invite à cette manifestation avec deux documentaires : « Inch'Allah laïcité » de Nadia El Fani et « Plus jamais peur » de Mourad Ben Cheikh qui sont un autre regard sur la Tunisie nouvelle. Le film de Nadia El Fani, qui a suscité une polémique lors de sa projection dans les salles, aborde la question religieuse avec liberté au moment où la société s'interroge sur la possibilité de changer la constitution. Tandis que le film de Mourad Ben Cheikh dévoile la révolution tunisienne à travers trois destins qui ont un dénominateur commun : la peur qui régissait la vie des Tunisiens et leur a laissé des séquelles.