L'ensemble « Aloès », dirigé par Alia Sellami a présenté son concert « Nafass », vendredi 19 août, à l'Acropolium de Carthage devant un public assez nombreux. C'était par excellence la soirée des prières, des implorations, des oraisons, des litanies, de vénération et de dévotion, une soirée totalement consacrée aux louanges à Dieu, seul et unique, chantées sans le moindre instrument musical et dans plusieurs langues. C'était un voyage vocal à travers les chants religieux, sacrés et liturgiques de 25 pays ou régions du monde qui s'unissent dans le sentiment mystique, quoiqu'ils soient de confessions et de religions différentes. Les chants interprétés en solo ou en chœur présentent une variété de sons et de gestes fidèlement exécutés pour exprimer les différentes invocations religieuses propres à chaque pays ou à chaque peuple. Il y en a des quatre coins du monde : des pays de la Méditerranée (Tunisie, Maroc, Egypte, Syrie, Turquie), des contrées africaines (Sénégal, Tanzanie), des régions asiatiques comme l'Inde, l'Indonésie, l'Ouzbékistan et le Japon ; mais aussi l'Europe (Espagne, Allemagne, Corse, Grèce) et l'Amérique. Le public a découvert le « inchad » égyptien et le chant grégorien, le chant sacré du Maroc, les chansons religieuses du Sénégal, le gospel et les chants sacrés des Indiens d'Amérique mais aussi le chant liturgique de la Corse et le chant orthodoxe grec, l'incantation bouddhiste chez les Tibétains, l'appel à la prière dans les pays musulmans et beaucoup d'autres chants soufis. Durant tout le spectacle, la salle était plongée dans un silence profond entrecoupé par des salves d'applaudissements à la fin de chaque séquence ; aucun spectateur n'a quitté sa place pendant le concert et tout le monde a accordé une attention particulière aux différentes performances vocales des artistes. «Nafass» (souffle) se veut l'expression naturelle, sincère et spontanée des chants mystiques. «Nafass» consiste en fait en une communication par le souffle, par la voix, c'est-à-dire directement, sans aucun support musical, chorégraphique ou sonore, car ce « souffle » n'a pas besoin d'intermédiaire pour atteindre le Ciel, il y va directement et sans détours. Ce voyage au sein des religions du monde avait entraîné le public dans une méditation profonde, tellement il fut concentré à cette cérémonie mystique. On avait remarqué parmi les assistants des spectateurs étrangers, de religions différentes, des Français, des Espagnols, des Africains et même des Asiatiques, venus partager ces moments de mysticité, de recueillement et de louanges à Dieu, en cette soirée ramadanesque qui fut un grand succès pour l'ensemble « Aloès ». C'était un appel, en ce mois saint, à la tolérance et à la fraternité entre les peuples, quelles que soient leurs croyances. Le spectacle sera présenté, croit-on savoir, une autre fois le 27 août courant à l'Acropolium de Carthage. A ne pas rater !