C'est pour nous faire part de son expérience qu'Alia Sellami, entourée des membres du groupe Aloès, nous a conviés au sein du Centre de danse du Bardo. Elle explique que « Nafass » n'a pu se faire qu'avec le chœur Aloès où les cinq artistes de l'ensemble vocal se retrouvent. Regroupés autour d'Alia Sellami, artiste pluridisciplinaire, chaque interprète a apporté son expérience et son savoir-faire, comme Walid Hkiri, Atef Ayari, Saloua Ben Salah et Olfa Soussi, solistes en chant oriental, tunisien mais aussi selon le cas, experts en improvisation, jazz et opéra. Olfa Soussi , toute jeune soliste de 26 ans raconte : « On chantait toute sorte de chants, du Soufi au Jazz en passant par les chants lyriques. Avec Alia, on a fait de l'improvisation contemporaine, on a appris à comprendre comment la voix se propage dans l'espace, la respiration, le souffle. C'est ce qui nous a poussés à continuer avec Alia. Après toutes ces expériences, nous avons eu envie de nous investir pour faire naître Nafass. Ce qui donna lieu à un concert à capella. Nafass , c'est donc pas moins de 24 chants de 22 nationalités différentes, 17 confessions religieuses et 10 langues. Nafass est constitué de trois parties : 1ère : Il s'agit de chants à l'horizontale. Le public est au milieu et les chanteurs sont tout autour. 2ème : Ce sont des chants à la verticale. Essentiellement des chants en chœurs réuni s par des demi-tons. Il s'agit de chants turcs, grecs, corses et tibétains. 3ème partie : Il s'agit de souleymias pour la plupart turques et marocaines et tout se lie. Avec une mise en lumière très délicate et des costumes simples à tendance Zen. Walid Hkiri s'est occupé des spécificités techniques car à capella il n'y a pas d'instruments et chaque lieu a ses particularités sonores. Et bien sûr, il n'y a ni micros, ni baffles. Alia Sellami affirme : « A l'Acropolium, il nous a fallu une semaine entière pour apprivoiser nos voix, sans micros et sans baffles. Et c'est aussi là qu'on a choisi d'enregistrer notre CD. Le diapason devient alors notre seule note de référence. C'est Walid qui nous donne ces notes grâce à ce tout petit instrument métallique. » Atef Ayari membre du groupe depuis sa création souligne l'ouverture et la tolérance des Tunisiens face aux autres religions et aux autres cultures. Dans ce spectacle, il y a l'appel à la prière qui vient se greffer sur des chants indiens et tibétains. Pour certains, le spectacle est des plus émouvants suscitant des souvenirs divers. Alia Sellami souligne : « Pour moi, le Tunisien est pluriculturel. C'est un appel à la tolérance. Le CD a été très difficile à réaliser. On l'a enregistré avec nos propres moyens. Grâce à la mise à disposition gracieuse de l'Acropolium et à des personnes qui ont cru en nous. » La conférence se sera terminée par un chant sur une base Soufi syrienne allié à des chants marocains et à du gospel ne nous laissant ni insensibles, ni indifférents. Il faut savoir que NAFASS est né après un dur labeur, plusieurs années de travail, des heures et des heures d'écoutes de mélodies et de chants traditionnels pour arriver à nous proposer un véritable voyage vocal à travers divers styles musicaux, chants religieux, sacrés, liturgiques, gospel, negro spiritual... A ne pas manquer : les prochaines représentations prévues pour le mois de Ramadhan se feront à 21h30 les : • Mercredi 17 Août à Mad'Art Carthage • Vendredi 19 Août à l'Acropolium de Carthage • Samedi 27 Août à l'Acropolium de Carthage Le lancement du CD se fera la semaine prochaine entre les galeries Mille feuilles, El Kitab, Art Libris…