C'est grave ! Le diktat de groupes ou de groupuscules est en train de s'ériger en système et la violence de s'établir en règle pour résoudre un conflit ou obtenir la satisfaction d'une quelconque revendication. Plus grave encore, le bras de fer engagé avec les autorités tourne toujours à l'avantage des protestataires, des sit-ineurs et des fauteurs de troubles, assurés qu'ils sont d'avoir le dernier mot et d'obtenir gain de cause, le plus souvent dans l'impunité la plus totale. Les exemples sont légion, au détriment de la paix sociale, de la légalité et de l'autorité de l'Etat. Le dernier exemple en date à Sfax est celui d'une entreprise familiale florissante, contrainte tout simplement de disparaître, sous la menace, le harcèlement et les actes de sabotage, nous dit-on, au vu et au su des autorités régionales. Il s'agit d'une entreprise de production avicole sise au km 17, Route de Mahdia en butte à des sommations répétées de fermer, sommations émanant, d'après les copropriétaires, des habitants du voisinage, en l'occurrence, les habitants de la localité de Bderna. Il est vrai que ces derniers endurent depuis l'implantation de l'entreprise en 1982, beaucoup de désagréments en raison des odeurs insupportables émanant des poulaillers. Il est incontestable que la situation est invivable pour ces gens. Mais delà à justifier les actes incendiaires, la dégradation de matériel et l'atteinte aux biens d'autrui !.. Il y a de quoi penser qu'ils sont allés trop loin ! Et dire que, selon les copropriétaires, les actes de destruction ont été perpétrés à plusieurs reprises, sans pour autant susciter de réaction appropriée à l'appel de détresse, de la part de la présidence de la République, des ministres de l'Agriculture et de l'Economie ou du gouverneur de Sfax. Résultat : les propriétaires, faute de protection se disent contraints d'accepter le fait accompli et de s'engager par écrit à mettre fin aux activités de l'entreprise d'ici la fin de l'année en cours. Avec ce que cela implique sur le plan financier et social : un établissement au bord de la faillite, le fruit de quarante années de labeur parti en fumée et une trentaine d'employés acculés au chômage, en plus d'une dizaine d'autres personnes parmi les membres de la famille, dont des maîtrisards. A signaler que l'entreprise de production avicole en question, aurait subi les assauts répétés des habitants du voisinage à quatre reprises depuis le 14 juillet dernier avec toujours des dégâts considérables provoqués par des incendies ou des actes de sabotage qui ont détruit successivement les locaux de l'administration, cinq véhicules, les dépôts de l'entreprise etc. Au cours du dernier assaut du 24 août, courant, et toujours selon nos interlocuteurs, les assaillants, munis de cocktails Molotov, de carburant, de diluant et de colle ont mis le feu à l'usine de fabrication d'aliments pour volailles, une unité d'emballage ainsi qu'au générateur électrique du poulailler. Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres qui mettent à nu l'atteinte à l'autorité de l'Etat. Certes, le premier souci du gouvernement provisoire est d'atteindre l'échéance du 23 octobre 2011 avec le moins de troubles et de dégâts possibles, mais ce n'est pas du tout évident au vu de ce qui se passe comme dépassements, comme abus et comme défis à la légalité.