En 96, Khemaïes Ksila membre percutant de la Ligue des Droits de l'Homme faisait un accident de la circulation, à quelques mètres de la prison du 9 avril. Il fut incarcéré… Mais d'audience en audience on s'arrangea pour qu'il reste en prison le temps de dépécer la Ligue. A l'époque le ministre de l'Intérieur était Mohamed Jegham. Il sortit tout juste après. En 97 il écopa de deux années prison pour distribution de « tracts ». En 99 il était libéré et se réfugia aussitôt en France où il bénéficia du statut de réfugié politique. Son épouse, Madame Fatma Ksila, membre du comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme, à l'époque présidé par Kamel Jendoubi continua le combat, malgré les outrances subies, comme à Sousse où elle fut passée à tabac. Entre temps elle était autorisée à aller en France pour voir son mari exilé. Et lors d'un passage à la frontière on voulut la soumettre à une fouille au corps, chose qu'elle refusa. Elle finit quand même par rejoindre définitivement (avec ses enfants) son mari en France où ils s'installèrent dans des conditions difficiles. Après le 14 janvier Khemaïes Ksila regagna le pays et reprit son poste de secrétaire général de la Ligue des droits de l'Homme. La famille Ksila jugea qu'il était temps que Madame Fatma rentre à son tour au pays. Le ministère de l'Intérieur informa alors sur sa demande Khemaïes Ksila que sur le B3 de son épouse figure une condamnation à 8 mois de prison par contumace pour « outrage »à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions ». C'était l'affaire de la fouille. Elle rentra quand même en Tunisie, fit son opposition au tribunal mais fut quand même condamnée à 100 dinars d'amende par Madame la juge. Le jugement par contumace remonte au 14 juillet 2008. Une condamnation pour le principe en somme. Sauf qu'il y a la loi, l'équité et la morale. La morale dit que les Ksila ont assez souffert comme ça. Et tout cela pour… 100 dinars pour être dans le surréalisme ou plutôt dans l'anti-symbolisme.