Compétence, rayonnement, intégrité et ouverture, tels sont les critères adoptés par le Parti Démocrate Progressiste (PDP) pour établir les listes de ses candidats aux élections de la Constituante qui se dérouleront le 23 octobre prochain. Des élections qui marqueront l'histoire de la Tunisie pour au moins un siècle encore. La Tunisie qui a eu l‘audace et l'honneur de déclencher le printemps arabe organisera ses premières élections que tout le monde espère transparentes et démocratiques. En présentant, hier les têtes de listes des candidats de son parti à la Constituante, Mme Meya Jeribi, Secrétaire Générale du PDP, a affirmé qu'il sera présent dans 33 circonscriptions dont 27 en Tunisie et 6 à l'étranger. Mongi Ellouze a été chargé de la Direction politique de la campagne électorale. Il déclarera que les listes ont été arrêtées conformément à la loi électorale et en tenant compte, entre autres, des compétences et du rayonnement des candidats. La finalisation des listes a aussi tenu compte de la répartition de la population entre les délégations d'une même circonscription. « Les listes doivent être ouvertes aux Tunisiens car nous ne nous adressons pas à nous-mêmes », dira –t-il. Des difficultés ont été rencontrées. Dans certaines circonscriptions le PDP avait l'embarras du choix entre 3 listes. Il fallait chercher la qualité. La Révolution ayant été engagée contre la corruption, le chômage, le déséquilibre régional et la pauvreté, le parti a élaboré un programme en 120 points qui ambitionne d'être plus qu'une série de déclarations de principe, de slogans et d'objectifs, une voie concrète pour la réalisation des objectifs de la Révolution. Une première lecture des têtes de liste fait ressortir la présence de leaders historiques comme Ahmed Néjib Chebbi à Tunis 2, Maya Jéribi à Ben Arous, Issam Chebbi à Ariana" class="city">l'Ariana, de nouveaux militants des dernières vagues d'adhésion d'après el 14 janvier, des experts internationaux et universitaires comme Moncef Cheikhrouhou à Tunis1, Ahmed Bouazzi à Manouba, des enseignants, avocats, un journaliste et quelques chefs d'entreprises…47% des candidats ont moins que 40 ans, 36% moins que 35 ans et 22% moins que 30 ans. Sur les 33 listes, seules trois sont présidées par des femmes (Maya Jéribi, Besma Mechri et Nejla Mjaied). Cette proportion est loin de satisfaire Meya Jéribi, surtout qu'elle est inférieure à la proportion des femmes au sein du parti. Elle avoue qu'elle a rencontré des difficultés à convaincre des femmes à être tête de liste. « Nous n'avons pas de femmes pour la figuration » affirmera –t-elle, tout en promettant que la proportion des femmes sera beaucoup plus élevée lors des prochaines législatives. Concernant l'interdiction de la publicité politique à partir du 12 septembre, Meya Jeribi considère que cette décision n'est pas bonne surtout que « dans tous les pays du monde les partis politiques bénéficient de la publicité ». Quant à la faculté de médecine de Monastir, elle ne sera pas fermée. C'est une fierté pour la Tunisie et un acquis dont le PDP est fier. Les derniers actes de violence enregistrés appellent à tout faire pour réussir le rendez-vous du 23 octobre prochain. Meya Jéribi prône de « mettre la main dans la main pour faire face à ces dépassements ». Le PDP qui a été le premier parti à avoir proposé un projet de Constitution en 2009, en conserve les grandes lignes pour son programme actuel. Il propose de coupler les élections de la Constituante avec un référendum où le peuple fixera la durée des travaux de cette instance. L'intérêt de la Tunisie nécessite que cette durée ne soit pas longue. Hassine BOUAZRA
Les têtes de liste Moncef Cheikhrouhou (Tunis1), Ahmed Néjib Chebbi (Tunis2), Meya Jeribi (Ben Arous), Issam Chebbi (Ariana), Ahmed Bouazzi (Manouba), Chokri Kastalli (Béja), Mehdi Ben Gharbia (Bizerte), Kaies Mokhtar (Zaghouan), Rabeh Khraifi (Jendouba), Iyad Dahmani (Seliana), Besma Mechri (Kef), Nejla Mjaied (Nabeul1), Mahmoud Baroudi (Nabeul 2), Mohamed Gahbiche (Sousse), Riadh Mrabet (Mahdia), Nabil Skhiri (Monastir), Abderraouf Ajra (Kairouan), Maher Hanin (Sfax1), Abderraouf Ghorbal (Sfax2), Mongi Salem (Gabès), Mohamed Hamdi (Médenine), Mosbah Chnib (Tataouine), Mohamed Khila (Gafsa), Htia Athmouni (Sidi Bouzid), Néji Gharsalli (Kasserine), Farah Montassar (Kébili), Mohamed Hédi Hamda (Tozeur), Mohamed Tahar Bouzaiene (Monde Arabe), Jamel Héni (Amériqe et autres pays occidentaux), Abdelhamdi Ben Azzouz (Allemagne), Firas Ghezal (Italie), Tarak Toukabri (France 1) et Mahmoud El May (France2). Précisions Cette liste avec Mehdi Ben Gharbia représentant du bureau régional de Bizerte a été établie et annoncée hier en cours de matinée avant la décision du bureau de Bizerte de se retirer. (Voir article en haut de page).