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Le tragique sort des clandestins tunisiens dans les centres de détention italiens
Migration et libre circulation dans l'espace méditerranéen
Publié dans Le Temps le 01 - 10 - 2011

• Nécessité de renégocier les accords signés avec l'Italie et d'exiger des garanties de respect des droits de l'Homme
Ils sont des milliers à quitter la Tunisie clandestinement vers l'île de Lampedusa depuis le 14 janvier. Ils sont également, nombreux à être incarcérés dans les centres de détention en Italie dans des conditions dont le moins que l'on puisse dire inhumaines. Incapables de les accueillir sur terre, les autorités italiennes ont inventé de nouvelles astuces plus affreuses.
Des navires prisons ont été conçus par les Italiens pour empêcher ces Tunisiens de vivre sur leur territoire ou se déplacer vers l'un des pays européens. Pis encore, « ils sont victimes de mauvais traitements », c'est ce qu'a déclaré hier, M. Fulvio Vassalo Paleologo, de l'Université de Palerme lors du colloque ayant pour thème « repenser les migrations : pour une libre circulation dans l'espace méditerranéen ». Organisé par un ensemble d'ONG et d'acteurs de la société civile à savoir : le REMDH, le Centre de Tunis pour les Migrations et l'Asile (CETUMA), le Forum Social Tunisien pour les Droits Economiques (FSTDES), le site universitaire Storiemigranti, la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) et la Forschungsgesellschaft Flucht und Migration, le colloque se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Des recommandations seront formulées à la fin des travaux pour qu'elles soient adressées par la suite au gouvernement provisoire. Un gouvernement provisoire qui reste malheureusement, sourd et ne bouge surtout pas d'un cran en faveur des clandestins tunisiens arrêtés dans les centres de détention, ou au profit des familles des disparus. Même les accords conclus avec le gouvernement italien ne sont pas en train d'être appliqués convenablement. Nos jeunes sont rapatriés collectivement au vu et au su des responsables du gouvernement provisoire. Pratique normalement interdite par les conventions internationales et les accords signés entre les deux autorités sans aucune réaction du gouvernement provisoire.
Des mois après la Révolution tunisienne, la majorité des jeunes ayant émigré clandestinement vers l'Italie continue à subir le pire des sorts. Mauvais traitements, abus des droits de l'Homme, détention secrète…La liste est variée et large. Toutefois, le gouvernement provisoire ne prend pas les choses au sérieux pour venir en aide à ces jeunes ayant fui la pauvreté et l'injustice sociale. Il y a même une sorte de réticence de la part des autorités locales pour relancer le débat avec leurs homologues italiens en ce qui concerne les conditions de détention de ces jeunes. Ces questions ainsi que d'autres ont été soulevées par les spécialistes ayant animé la première journée du colloque. Dénonçant les pratiques des autorités italiennes appliquées dans les centres de détention, M. Paleologo a par exemple signalé que ces Tunisiens sont privés des droits élémentaires garantis par les conventions internationales, dont « le droit à la défense ». L'universitaire dénonce aussi la détention en secret, pratique « interdite par la constitution italienne », mais qui est exercée contre les jeunes piégés dans les centres de détention à Lampedusa.
Rêves évaporés
En fait, rêvant d'un avenir meilleur en Europe où les droits de l'Homme sont acquis, les émigrants se trouvent entre quatre murs sans pouvoir bénéficier des droits les plus élémentaires des individus. Mais là où le bât blesse, c'est le silence absolu, d'où l'importance d'envisager une action commune des acteurs de la société civile. « Il ne faut pas les laisser seuls », appelle, M. Paleologo tout en proposant de « les accompagner ». Par ailleurs, il propose de « recueillir des témoignages sur les violations des droits de l'Homme et des conditions de leur détention ». Mieux encore, il considère qu'il faut que la Tunisie renégocie les accords déjà signés avec l'Italie en termes d'immigration avec une finalité d'exiger des garanties des droits des personnes. Le spécialiste propose par ailleurs de revoir les modes d'émigration légale étant donné que les jeunes « partiront de toutes les façons ». « Un appel doit être lancé au gouvernement provisoire pour qu'il renégocie ses accords avec l'Italie », insiste M. Paleologo.
Indifférence
En fait, l'indifférence du gouvernement provisoire ne se limite pas à ce niveau. Il n'accorde par également, d'attention à la question des jeunes disparus. Un point largement évoqué par l'Universitaire qui précise que les autorités tunisiennes et italiennes refusent de coopérer à ce niveau, laissant dans la détresse les familles des disparus. Prétexte avancé par les Italiens : « impossibilité de recueillir les empreintes digitales ». Mesure faisable si le gouvernement provisoire tunisien faisait pression. Ce n'est pas tout. Les autorités italiennes ne respectent pas les procédures d'identification des émigrés lesquels doivent être enregistrés de façon individuelle dans des bases des données.
Se basant sur des témoignages et des visites sur le terrain, les acteurs de la société civile (Tunisiens et Italiens) ont décidé de passer à l'action. Il semble qu'il s'agit du seul moyen disponible pour attirer l'attention du gouvernement sur cette tragédie.


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