Le ministre de l'Industrie et de la Technologie a annoncé un taux de croissance des industries manufacturières, représentant de 18 à 20% du PIB, de l'ordre de 3,2% au titre de l'année 2011, un taux en hausse en comparaison à l'année précédente où il a atteint 1,1%. Il s'agit de prévisions établies par le ministère en fonction d'indicateurs notés au cours des neuf premiers mois de l'année 2011, tel que le confirme M. Zakaria Hmed, chef de cabinet du ministre de l'Industrie. Les prévisions ont de même concerné la création d'emploi dans le secteur des industries manufacturières qui devront croître de près de 37 mille postes en 2011, à savoir : 23 700 dans le secteur public et 13 200 dans celui privé. S'ajoute à cela, la pérennité de pas moins de 13 000 postes d'emploi assurés par le biais de la sous-traitance. Il a de même été noté que grâce aux indemnisations versées aux entreprises sinistrées, 80% des 11 000 postes perdus des suites d'actes de destruction devront être récupérés. En revanche, le secteur des mines, de l'électricité, des hydrocarbures ainsi que des télécommunications accusera un fléchissement au titre de l'année 2011, ne dépassant pas le 1%, en comparaison à l'année 2010 où il a atteint les 4%. M. Hmed précise que cette baisse est causée principalement par une régression bien tenue du secteur des mines avec – 40% et dans un moindre rang, celui des hydrocarbures avec – 6,6%. Ainsi, les perturbations constatées à ce niveau ont-elles porté préjudice au système de production des phosphates (production, transformation, transport et exportation), tout comme à l'extraction pétrolière. Ces mêmes perturbations ont ralenti la prospection pétrolière débouchant sur un nombre réduit de puits explorés pour le mois d'août 2011, de l'ordre de 10 seulement contre 20 puits au cours de la même période de l'année précédente. Venons-en aux exportations tunisiennes, elles ont enregistré une hausse de 8,5% en comparaison à l'année 2010. Il s'agit carrément d'indicateurs record selon M. Hmed notés au cours des neuf premiers mois de l'année 2011, puisque les exportations ont franchi la barre des 20 milliards de dinars et ce, pour la première fois. Les prévisions seront portées, à ce titre, à 21 milliards de dinars d'ici décembre 2011. A l'origine de ces chiffres record, la hausse considérable des exportations des industries agroalimentaires de l'ordre de 31,5% au mois de septembre 2011 et cela s'explique essentiellement par l'aubaine des exportations vers la Libye avec 450 millions de dinars contre seulement 166 millions de dinars pour l'année 2010. Egalement, les exportations des matériaux de construction, des produits chimiques et des dérivés du phosphate ont chuté de 25%. A ce titre, le chef de cabinet du ministre de l'Industrie a déclaré : « la Tunisie avait raté une opportunité de réaliser des gains importants avec la hausse des prix internationaux de ces produits.» En ce qui concerne la polémique autour de l'exportation du lait sur le marché libyen provoquant une certaine pénurie sur le marché local, M. Hmed confirme que ces ventes sont suspendues depuis le mois de juillet 2011 par souci de préservation du stock du pays s'agissant d'un produit stratégique. Par ailleurs, certaines entreprises privées se sont chargées d'importer des quantités de lait en poudre, l'ont transformé en Tunisie, puis l'ont réexporté sur le marché libyen. Le volume d'exportation fait par ces entreprises a atteint les deux millions de litres de lait. Quant aux intentions d'investissement d'ici la fin de l'année 2011, il est prévu qu'elles s'accroissent de 20% en comparaison aux années précédentes. Il s'agit surtout de grands investissements, tandis que les petits et moyens projets et ceux destinés à l'export, accuseront une diminution au niveau des investissements déclarés. A ce propos, le ministère de l'Industrie et de la Technologie a attiré l'attention sur l'indisposition des grandes entreprises installées sous nos cieux quant à la réalisation d'investissements supplémentaires.