Un « petit » drame stupide avec perte de deux vies humaines a failli avoir lieu récemment à Sidi Farhat à quelques petites encablures de La Sbikha gouvernorat de Kairouan. En effet, ce jour là, deux agriculteurs T.B.O né en 1971 et C.S né en 1993, résidant à Soughas au gouvernorat limitrophe de Zaghouan rallièrent leur oliveraie sise à La Sbikha pour y arroser leurs oliviers à bord de la motrice d'un tracteur. Vers 20h de retour et à proximité de l'oued Nebhana dans la zone connue sous le nom de Abadia séparant les deux gouvernorats, ils se heurtèrent à un groupe de jeunes lourdement armés de bâtons et de gourdins leur intimant l'ordre de s'arrêter. T fit promptement demi-tour et rebroussa chemin dans le dessein de se mettre sous la protection de la garde nationale à La Sbikha. Mais le groupe constitué d'une vingtaine d'individus les pourchassèrent à bord de trois véhicules (404, Faster et Berlingo). Chemin faisant, une avalanche de pierres et de lourds projectiles s'abattit sur les deux fuyards. Fatalement, ce qui devait arriver eut lieu. Le conducteur atteint à la tête perdit connaissance et le tracteur de partir à la dérive. Une fois à l'arrêt, les deux pauvres agriculteurs furent assaillis sauvagement par leurs poursuivants les laissant pour ainsi dire pour morts. Ils allèrent même jusqu'à balancer le corps inanimé de C dans une haie de figues de barbarie avant de prendre la fuite. Coma profond et fractures graves Un gardien F.S accourut sur les lieux alerté par les cris. Les victimes furent acheminées dans un état critique vers l'hôpital Sahloul de Sousse après avoir transité par les hôpitaux de la Sbikha et de Kairouan. Le jeune Chokri s'en sortit avec un traumatisme crânien avec perte de connaissance initiale, une plaie frontale suturée, une fracture de la cheville droite avec un mois de repos. Pour Taoufik, le bilan fut autrement plus dramatique avec des lésions très lourdes et un séjour en réanimation estimé à 40 jours : Plaie de la paupière supérieure, deux plaies du cuir chevelu, épistaxis. Le scanner effectué en urgence révéla l'étendue des dégâts : Une contusion frontale de 4 cm, une pneumocéphalie fronto-pariétale gauche, une hémorragie méningée, une embarrure fronto-temporo-pariétale gauche de 7,5 cm d'étendue et d'un maximum d'enfoncement de 12 mm, une fracture de l'orbite gauche, une fracture de l'arcade zygomatique gauche déplacée, une fracture comminutive du toit de l'orbite gauche, une fracture sphénoïdale et une fracture du plancher de l'orbite droit et du vomer.( excusez du peu) ! Risque de réaction Les tragiques agressions ayant eu lieu le 19 octobre avec pour l'heure pas la moindre arrestation parmi les coupables, le risque est très grand surtout par les temps qui courent, que les parents et alliés des familles des victimes ne comprenant pas les raisons de ce retard ne décident de faire une descente musclée du côté du fief des Abadia où résident les agresseurs pour venger leurs blessés. Il n'en demeure pas moins vrai qu'il est très facile voire enfantin pour les forces de l'ordre de la place fortes d'obtenir des renseignements se rapportant aux véhicules de localiser rapidement les malfaiteurs apaisant de la sorte les tensions exacerbées dans la région et préservant les deux tribus voisines d'une guérilla aux conséquences tragiques motivée par la vendetta.