* La cueillette a déjà commencé et on table sur une récolte de 120 milles tonnes d'olives. El Berka, de la délégation d'Ouesletia est une belle région abritant des richesses naturelles et historiques. Dans cet endroit, entouré de montagnes verdoyantes, Am Ali a choisi d'investir dans le domaine agricole. Il exploite un domaine où poussent des milliers d'oliviers ... là nous l'avions rencontré en train de faire la cueillette des olives, assisté par sa femme, ses deux filles et ses deux petits enfants qui venaient l'aider après l'école ... non loin, une échelle accrochée à un olivier ...un canoun allumé par des branches sèches ramassées de la forêt voisine sur lequel une théière noircie par la fumée ... le thé noir est très prisé dans ce genre de contrées ... un couffin en Alfa contenant pain traditionnel huile d'olives, olives salées et une jarre pleine d'eau potable. "N'utilise pas le bâton pour cueillir les olives" criait soudainement Am Ali en s'adressant à son petit fils : "c'est péché comme l'acte d'abattre une vache pleine" disait-il avant de se diriger vers nous.
A bon vin, point d'enseigne "Ces oliviers centenaires, hérités de nos ancêtres, nous les avions toujours protégés et entretenus... ils nous ont toujours fourni une huile biologique d'excellente qualité" assure Am Ali dont les paumes des deux mains durcies par cinquante années de labeur, contenaient quelques olives. "celles-ci produisent la meilleures huile du pays" estime-t-il avant d'ajouter que les consommateurs effectuent des déplacements pour venir jusque chez lui acheter sa production "Ce que vous voyez là-bas, c'est le "gourgueb" qui est notre huilerie traditionnelle. Il s'agit de deux grosses pierres, l'une ayant la forme cylindrique, l'autre perforée et conçue pour contenir les olives que les femmes manipulent artisanalement pour broyer les olives et obtenir enfin une huile biologique prisée par tout le monde ... et c'est avec du pain traditionnel confectionné sur place par les mains expertes de sa femme qu'on la consomme Après avoir remis de l'ordre dans ses vêtements, Am Ali signalait d'un pâle sourire que certains énergumènes, des rabat joie usent de tous les moyens pour s'emparer des biens d'autrui. Ces derniers arrivent la nuit à bord de leurs camionnettes pour cueillir les olives et parfois casser carrément des branches entières et disparaître, c'est le seul problème qui titille notre bonheur". Conclut Am Ali qui a offert à chacun de nous une petite bouteille d'huile bio et du pain traditionnel. Néji Khammari
Où sont allés les étourneaux ? Quelques millions d'étourneaux séjournent chaque année dans les oliveraies de la délégation de Haffouz et dans les roseaux du lac du barrage d'El Houareb de la délégation de Chébika. Cette année et contrairement à l'accoutumée les grands vols de ces passereaux ronflant comme des averses et tourbillonnant jusqu'à obscurcir le ciel, ont préféré "atterrir" à Sidi Aouidet du gouvernorat de Zaghouan. A Kairouan et malgré la bonne récolte oléicole, on ne voit que quelques vendeurs de ces oiseaux dont la chair est prisée par les citoyens, exposant à la vente des étourneaux capturés dans le gouvernorat de Zaghouan... Tant mieux pour la récolte de cette année... tant pis pour les consommateurs de la chair de cet oiseau dont l'unité est vendue à 350 millimes. Notons que les étourneaux consomment de 10 à 20% de la récolte oléicole... chaque étourneau consomme quotidiennement le double de son poids. A titre d'exemple à Kairouan les étourneaux ont consommé plus de 20.000 tonnes d'olives lors de la récolte de la saison écoulée estimée à 126.000 tonnes.
La morelle jaune gagne du terrain Tout le monde en parle à Kairouan : la morelle jaune, de la famille des solanacées est une herbe envahissante dont les racines peuvent dépasser les deux mètres de profondeur. Des racines qui asphyxient les racines des plantations. Toutes les campagnes de lutte menées jusque-là n'ont pas donné de résultats satisfaisants Une intervention à grande échelle s'impose pour venir à bout de cette herbe indésirable. Notons que la délégation de Sbikha est la région la plus touchée par cette herbe, venue d'Amérique.
Une gelée précoce C'est au mois de décembre que tombe généralement la gelée. Cette dernière a été remarquée depuis le début du mois de novembre dans la région. Elle a en effet causé d'importants dégâts aux cultures et notamment la pomme de terre. Les agriculteurs n'ont pas trouvé d'explication à ce phénomène, selon un ingénieur agronome cela est dû au réchauffement de la planète et à la pollution.