De Bouarada, où il est né l'étincelant poète et romancier, Mounir Oueslati nous entraine avec son premier roman « Jouthaton youtawikoha el kamar » (cadavre encerclé par la lune) dans un monde imaginaire où se croisent des personnages aussi singuliers qu'enrichissants. Une jolie littérature qui pourrait se lire comme une variation existentialiste sur les thèmes de la générosité, la vérité et la beauté. La première raison, sans doute la meilleure, de lire le roman de Mounir Oueslati est la réussite d'écrire plusieurs textes en un. Le récit s'apparente à la fois à une reconstitution et à un mélange poétique. C'est un roman intellectuel apocalyptique qui emprunte sa beauté des yeux comme le style poétique suintant des signes et d'évocations et de romantisme rêveur perçant les idées et les fondements du dialogue. En mêlant ses souvenirs au chant puissant, il redonne corps et voix à ses fulgurances poétiques. Comme autant de souvenirs lumineux scandés de joie ou de colère éruptives et inspirées, l'ensemble de ces souvenirs forme un roman original qui, à l'image de son sujet, rayonne comme « un polygone étoilé ». Véritable roman, habité par des êtres puissants et par une montée dramatique remarquable. On connait là le talent de l'écrivain et sa capacité de créer des personnages édifiants, emblématiques d'une humanité courageuse et volontaire.