Par Fathi EL MOULDI - De nombreux avocats (de la masse silencieuse, professionnelle) et des observateurs de la vie politique (neutres et objectifs) ne manquent pas de s'interroger, parfois, si des avocats mis au devant de la scène (ou cherchant à se mettre au-devant de la scène) n'utilisent pas l'aura de la profession comme… échelle pour satisfaire des ambitions strictement personnelles, avouées ou cachées. C'est une simple question… innocente, mais l'essentiel est que l'innocence des intentions soit réelle… Encore les deux « ailes »… Il y a, parfois, des audiences « tendues » où on sent de l'électricité en l'air entre la cour et la défense, notamment, dans les affaires pénales. Mais, il y a, aussi, des audiences bon enfant, avec une ambiance décontractée, une joie de siéger et de plaider visibles empreinte d'un humour très fin. C'est le cas avec l'honorable M. Mahmoud Jaïdi, premier président de la Cour d'appel de Tunis, dont la présidence de la chambre des sursis à l'exécution est un plaisir. Et ainsi, les deux « ailes » de la justice se retrouvent… Ordonnance « plombée » ! L'ordonnance sur requête est une procédure accélérée, rapide, tendant à la prise d'une décision provisoire et urgente. Or, le nombre de demandes au tribunal de première instance de Tunis a battu tous les records : plus d'un millier ! D'où un retard explicable, malgré des efforts titanesques qui méritent, toutefois, d'être renforcés. Bon courage à M.Mohamed Kattech, premier vice-président et à son staff de sympathiques greffières Sihem, Ilhem et Kaouther. 31 sur 217 ! S'il est vrai que le nombre d'avocats ayant « calé » aux élections est important, il n'en demeure pas moins qu'ils sont 31 avocats (sur les 217) à décrocher le vote populaire, soit 16% de l'Assemblée constituante. La Constituante étant par essence une question de juristes (mais pas seulement), le pourcentage demeure loin du vote. En tout cas, le Conseil de l'Ordre a saisi l'occasion pour honorer les avocats-élus au cours d'une sympathique réception où maîtres A.Ayadi, N.B'hiri et N.Hosni (Kef) avaient pris la parole. La (bonne) surprise ! Le grand mal de la justice est le retard dans la préparation des jugements qui accuse une lenteur qui sied mal avec la célérité requise. Et la bonne surprise nous est venue du tribunal cantonal de l'Ariana présidé par M.Ahmed Rouiss : les jugements rendus sont prêts le jour même et M.Nouri Ghazouani les transmet illico-presto à l'enregistrement auprès de la recette des finances. Comme quoi, tout est possible à la condition de mettre la volonté et le désir de faire honneur à la justice.