Même si en football, il est interdit d'exclure tous les cas de figure que peut représenter une quelconque rencontre, il est permis quand même de penser que la Tunisie a entre ses mains toutes les chances de battre, aujourd'hui, le Tchad. Ni le CHAN remporté par notre équipe nationale, ni la santé apparente de notre onze actuellement ne permettent d'envisager une autre issue ; Ce n'est là ni la présomption gratuite ni une excessive confiance car si, par malheur, nos prévisions ne se réalisent pas c'est que la démarche que nous supposions, il y a deux ans, a échoué. Car ne pas surclasser le Tchad en résultat comme en manière, c'est aussi ne pas mériter d'aller plus loin dans la compétition africaine et se résoudre de revenir à la case départ. Conscients depuis notre échec de se qualifier à la phase finale de la dernière Coupe du monde, qu'il nous faudrait bien quatre ans pour bâtir un ensemble nouveau, nous avons pu constater qu'une nouvelle génération de joueurs est arrivée sur la scène et qu'elle possède les ingrédients nécessaires pour nous replacer à un niveau que nous considérions être le nôtre ; Il est vrai que les impondérables furent nombreux qui nous ont empêchés pour réaliser ce retour plus rationnellement. L'arrêt de la compétition, les conditions de travail et de progression, le huis clos et bien d'autres choses ne nous ont pas favorisés, certes, mais pas au point de nous comparer à des équipes africaines de second plan. La vraie compétition de la CAN n'a pas encore commencé. Pour juger de notre capacité réelle, il faut d'abord passer aux séries. Et si aujourd'hui, nous serons sûrs de le faire, il ne faut pas pour autant pavoiser. Fébriles et pas tout à fait tranquillisés nous le sommes sans aucun doute. Sinon, nous n'aurions pas attaché tant d'importance à ces éliminatoires pour le moins formel et qui ne proposent aucun défi. Il faut admettre d'un autre côté, qu'à ce réquisitoire il manque de préciser certains détails qui posent quand même dans la justification de cette fébrilité. Le renouvellement presque total de l'ossature de notre élite, la confiance accordée à un entraîneur du terroir et novice de surcroît. Des changements à la tête de l'instance fédérale et sans doute des idées différentes. Une direction technique tenue à l'écart de toute intervention et l'absence de v rais tests grandeur nature. L'essentiel n'est-il pas d'être conscient de ces données afin de relativiser cet intérêt, qui nous parait excessif pour une rencontre tout compte fait, qui ne dépassera pas le statut de formelle obligation nécessaire au passage au plus difficile. Sami Trabelsi est sans doute conscient de ce qui l'attend après le Tchad et de la facilité que les événements lui offrent aujourd'hui. Seulement, il ne peut trop se risquer dans l'innovation. C'est pour cela qu'il fait appel à des professionnels venus d'Europe et des chevronnés comme Adel Chedly pour assurer une victoire qui dans notre démarche vers un meilleur standing, doit laisser encore le temps à des jeunes pour mieux garantir l'avenir.