L'accès facile au financement et la souplesse de l'administration fiscale est le vœu toujours renouvelé par les entreprises tunisiennes. Hormis les difficultés persistantes, force est de constater que nos PME ne font pas d'efforts pour améliorer les déterminants de la bonne gouvernance dont la transparence, le respect d'un certain code d'éthique, l'introduction en Bourse et la conciliation avec l'administration fiscale, lesquels facteurs contribuent sensiblement à leur ouvrir de nouveaux horizons. La sensibilité des entreprises tunisiennes, notamment, celles qui sont familiales aux pratiques de la bonne gouvernance a fait l'objet d'une enquête élaborée par la Cellule des Jeunes membres de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE). L'enquête a ciblé un échantillon de 475 entreprises familiales. Les résultats de l'enquête montrent que les entreprises tunisiennes demeurent opaques en matière de diffusion d'informations, notamment celles financières. En effet, 63% des entreprises interviewées évitent de partager leurs informations par souci de confidentialité. Les informations en question concernent particulièrement la situation financière de l'entreprise, les situations annuelles comptables auditées, la structure d'organisation et la stratégie. Les sociétés anonymes, les sociétés de services, de communication, de construction et les entreprises de grandes tailles sont les plus disposées à partager les informations sus-indiquées avec leurs différents partenaires économiques et sociaux.
89% des entreprises recourent au financement bancaire Concernant le financement, les entreprises familiales continuent leurs recours aux sources de financements vétustes et épuisées, notamment les crédits bancaires. 89% des entreprises interrogées confirment le recours au crédit bancaire en tant que principale source de financement de leurs activités et 53% d'entre elles assurent leur satisfaction vis-à-vis des moyens de financement classiques. A signaler que par rapport à l'année dernière, les chefs d'entreprises trouvent que les crédits deviennent de plus en plus difficiles. L'obligation de transparence financière et le principal alibi véhiculé par les entreprises interrogées expliquant leurs réticences à l'entrée en Bourse.
Trop de garanties sollicitées par les SICAR 78% des entreprises ne pensent pas à d'autres moyens de financement comme les SICAR (sociétés d'investissements à capital-risque), la Bourse et autres. 22% seulement des entreprises couvertes par l'échantillon acceptent d'émettre des titres sur le marché boursier local pour l'obtention de fonds. Une majorité d'entre elles déplorent la difficulté de recourir aux SICAR pour le financement d'un projet novateur et risqué, alors qu'elles ont principalement pour rôle de financer les projets à forte valeur ajoutée. 48% pensent que les SICAR tunisiennes ne veulent pas courir le risque et 36% déplorent l'importance des garanties sollicitées par les SICAR. Quant à la relation qui lie l'entreprise à l'administration fiscale elle reste conflictuelle et ce malgré les initiatives prises par le gouvernement pour alléger le fardeau fiscal qui pèse sur les comptes des PME. Le principal problème des entreprises enquêtées avec l'administration fiscale concerne le taux jugé trop élevé des retenues à la source.
Les conclusions de l'enquête confirment la difficulté pour les entreprises tunisiennes et notamment familiales de passer à un nouveau mode de gestion et à une culture entrepreneuriale moderne basée sur l'ouverture de l'entreprise à son environnement interne et externe, sur la diversification de ses sources de financement et sur la transparence des informations et des transactions.