M. Mohamed Bennour, porte-parole officiel du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL-Ettakattol), a exprimé, hier, le rejet total de son parti aux "pratiques des extrémistes qui représentent une menace pour la démocratie et les libertés publiques et intellectuelles acquises après la révolution du 14 janvier". Commentant les évènements survenus à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, M. Bennour a déclaré à la TAP qu'Ettakattol condamne "le recours d'une minorité d'extrémistes à la violence dans l'espace universitaire", estimant que "ces évènements sont le prélude d'une nouvelle ère de dictature si les partis ne s'y opposent pas". Le porte-parole d'Ettakattol a mis l'accent sur la responsabilité qui incombe aux composantes de la société civile et aux partis représentés au sein de l'Assemblée constituante pour faire face à ces pratiques qui constituent une "forme de terrorisme intellectuel, moral et physique". Evoquant la position d'Ettakattol sur le port du Niqâb à l'intérieur de l'université tunisienne, M. Bennour a fait part du refus de son parti à l'égard de ce vêtement pour "des raisons sécuritaires, administratives et académiques".
Ennahdha: Le recours à la violence est inadmissible
Le recours à la violence pour imposer certaines pratiques est inadmissible quelles que soient les parties en cause et les justifications, a affirmé M. Samir Dilou membre du bureau exécutif du parti du mouvement Ennahdha. Dans une déclaration à l'agence TAP au sujet des derniers événements survenus à la Faculté des Lettres de Manouba, M. Dilou a souligné que le mouvement Ennahdha estime "intempestif de discuter de la questions controversée de la tenue vestimentaire à l'intérieur ou à l'extérieur de l'université dans ces conditions extrêmement délicates avec les risques d'instrumentalisation politique", mais appelle à l'ouverture, ultérieurement, d'un débat sur cette question. "L'institution universitaire a son intégrité, et le mouvement Ennahdha est soucieux d'examiner cette question dans le cadre du dialogue", a-t-il ajouté. Il a indiqué que des dirigeants du parti se sont rendus mardi et mercredi sur les lieux pour contribuer à résoudre le problème entre l'administration de la faculté et le groupe d'étudiants.
Le ministère de l'Intérieur: L'intervention des forces de l'ordre à la faculté nécessite une autorisation officielle du doyen
Le ministère de l'Intérieur s'est dit étonné des déclarations diffusées, mardi, sur la chaîne télévisée privée " Nessma TV " selon lesquelles " l'appareil sécuritaire n'a pas rempli son devoir de lutter contre les incidents survenus à la faculté des lettres de la Manouba ". D'après une déclaration rendue publique, hier, par le ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité étaient constamment en contact avec le doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba et du recteur de l'université de la Manouba qui ont refusé catégoriquement toute intervention sécuritaire dans l'enceinte de l'université. Cette position, ajoute-t-il, a été expliquée par le recteur de l'université de la Manouba dans le bulletin d'information principal de la télévision nationale I, au cours duquel il a réaffirmé son attachement à l'indépendance de l'établissement universitaire et au règlement des problèmes par la voie du dialogue. L'intervention des forces de sécurité dans l'enceinte de l'université, précise le ministère de l'Intérieur, nécessite une autorisation officielle du doyen de la faculté, ajoutant que " toute intervention unilatérale des forces de la sécurité intérieure représente une violation de la Loi et un signal d'alarme annonçant le retour aux pratiques de l'ancien régime ".