La compagnie Tunisair a annoncé, dans un communiqué publié hier, que son activité est perturbée depuis deux semaines par un débrayage impromptu des mécaniciens d'escale. Le transporteur national a également informé sa clientèle que «ces revendications sont illégales et injustifiées surtout que la société a consenti un grand sacrifice en accordant les augmentations salariales légales servies fin novembre». Tout en admettant que, durant cette période de vacances et de fêtes, les protestataires pourraient envisager d'accentuer leur mouvement «qui n'est encadré et appuyé par aucun syndicat pour mettre plus de pression», Tunisair affirme qu'elle «n'entend pas donner de suite à ces revendications opportunistes et les chantages qui les accompagnent en ce moment caractérisé par les conditions exceptionnelles que vit notre pays». La compagnie précise, par ailleurs, qu'elle compte sur la compréhension de ses clients, qui pourraient avoir des désagréments suite au mouvement social des mécaniciens d'escale. Marginalisation Tunisair demande aussi à «tout son personnel de faire bloc pour riposter à ce type de mouvements qui prennent la société en otage à un moment où tous les efforts doivent être centrés sur ses clients qui lui ont fait confiance dans les moments les plus difficiles de son histoire», tout en menaçant de «demander aux autorités de tutelle d'intervenir pour réquisitionner cette catégorie de personnel si l'intérêt général est menacé». Les grévistes précisent, quant à eux, qu'ils protestent contre « les mauvaises pratiques de la Direction générale dont notamment la marginalisation de leurs revendications et le refus d'appliquer des décisions prises par les ministères de la Défense nationale et du Transport en ce qui concerne les majorations salariales » Du côté de l'UGTT, on précise qu'il s'agit d'un mouvement de protestation sauvage qui n'est pas appuyé par les syndicats de l'entreprise. « Les grévistes n'ont pas avisé les syndicats, ni la direction de l'UGTT qui ne peut, par conséquent, que se désolidariser de ce débrayage sauvage », précise Mokthar Hili , secrétaire général de la fédération du transport relevant de l'UGTT. Et d'ajouter : « nous allons tout de même discuter avec les mécaniciens d'escale qui protestent pour tenter de les encadrer».