Il ne se passe pas un événement national ou international sans que le chanteur Ahmed Mejri, le Bob Marley tunisien, ne soit présent par ses nouveautés musicales. Le dernier en date se rapportait à la Révolution du 14 janvier qui était à l'origine de son album « Ana Horr » qui comportait 18 chansons dans lesquelles le chanteur a mis toute son âme et tout son cœur pour glorifier la Révolution, chanter l'Amour et la Liberté. Cependant, il semble que les chansons de cet album n'ont pas eu le succès qu'ils méritaient quoiqu'elles traitent de sujets d'actualité et témoignent d'une nouvelle tendance musicale qui va à l'encontre des genres musicaux habituellement rabâchés, c'est que dans toute sa carrière Ahmed Mejri a délibérément choisi d'éviter les sentiers battus en se forgeant un style personnel qui s'ouvre sur les musiques du monde. Parmi toutes les chansons de ce dernier album, c'est celle intitulée « Ana Horr » qui a vraiment fait un tabac et qui sera un an plus tard le titre d'une nouvelle opérette que le chanteur compte présenter à l'occasion du premier anniversaire de la Révolution. Un an après la Révolution, Ahmed Mejri qui ne veut pas laisser ce rendez-vous passer sans y laisser une empreinte personnelle, envisage donc de célébrer cet événement avec un nouveau projet musical qu'il dédie aux martyrs de la Révolution. Lors d'une rencontre toute récente avec le chanteur, il nous a entretenu sur son nouveau projet. Entretien : Le Temps : comment vous est venue l'idée de faire cette opérette ? Ahmed Mejri : avec la Révolution, j'ai senti naitre en moi un sentiment de dignité et d'orgueil et un grand respect envers les martyrs tombés pour la liberté. Aussi ai-je pensé à leur dédier une opérette qui soit digne de leur sang. D'autre part, la nouvelle vague musicale engagée n'est pas l'apanage d'une poignée de chanteurs nés avec la révolution. Il n'y a pas que Bendir Man ou Amel Mathlouthi dans le pays ; la Tunisie recèle de musiciens capables de créer et d'interpréter la chanson patriotique et qu'il ne faut pas écarter de la scène ! La preuve, ma nouvelle opérette que j'ai préparée pour le premier anniversaire de la Révolution ! En quoi consiste cette opérette ? - J'ai choisi la chanson «Ana Horr» (je suis libre) pour servir de titre à cette opérette. Sauf que le texte de cette chanson a été alimenté de quelques strophes puisées dans les œuvres d'autres poètes, comme Abou Kacem Chebbi, et enrichi d'autres paroles en français et en anglais, histoire de donner une dimension universelle de cette opérette qui chante la liberté, la gloire, la tolérance et l'amour. Plusieurs artistes (chanteurs et comédiens) ont accepté volontiers de prendre part à cette opérette qui devrait être réalisée incessamment. Pour ne citer que quelques noms, il y a Lotfi Bouchnak, Chérif Alaoui, Moncef Lazaâr, Asma Ben Ahmed, Kawthar Bardi, Zoubeir Beya, Lamia Riahi et d'autres encore. J'ai voulu que toutes les catégories sociales soient représentées dans cette opérette. Comment vous faitespour trouver les moyens nécessaires à sa réalisation ? - Franchement, j'ai frappé à toutes les portes (ministères, radios, télévisions…) pour solliciter les responsables à financer ce projet qui donnera une nouvelle image sur la Tunisie de l'après-révolution. J'ai enfin reçu des promesses de la part d'une société privée qui s'est engagée à sponsoriser ce projet respectueux et digne de notre révolution dans les jours qui viennent. Inchallah !