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«Je me plais dans la distinction et mon style est unique!»
Ahmed Mejri, ce chanteur incompris
Publié dans Le Temps le 25 - 09 - 2010

Durant seize ans de parcours, Ahmed Mejri s'est distingué, souvent contre vents et marrées, sur la scène musicale tunisienne par la diversité des genres qu'il a abordés et le style original qu'il a adopté dans toutes ses œuvres musicales. Certes son parcours est plein d'embûches, mais aussi de succès. Des fans, il n'en manque pas. Sa qualité est qu'il ne se laisse jamais influencer par les critiques de ses détracteurs, son seul souci étant de les faire taire chaque fois par ses nouvelles créations artistiques et ses contributions musicales, et surtout, par sa participation quasi- permanente dans les manifestations culturelles et les festivals nationaux et internationaux.
Sa participation au Festival panafricain l'année dernière en Algérie a fait un tabac dans tous les pays africains, sans pour autant être suffisamment médiatisée en Tunisie. C'est que l'artiste semble être plus apprécié en dehors des frontières que dans son propre pays. Il s'est produit au Festival de la musique mondiale (Italie 2003), au Festival des mélodies africaines (Sénégal 2005), à des manifestations culturelles au Liban (2006), en France de 2005 à 2007, en Algérie lors de la semaine culturelle tunisienne en 2007, en Russie au Festival de la musique mondiale en 2008 et en Autriche en 2008 pour un concert destiné aux ressortissants tunisiens à Vienne. Il a moissonné quelques prix à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Il a également coopéré avec plusieurs artistes tunisiens en leur composant leurs meilleures chansons ; à l'instar de Nawal Ghachem, Nabiha Karawli, Fayçal et Lamia Riahi, Dorra Fourti, Amani Souissi, Houcine Ifrit et il vient de nous confirmer ses tout derniers projets avec Saber RebaIi, Amina Fakhet et Latifa Arfaoui. Ahmed Mejri chante plusieurs genres musicaux (le blues, le reggae, le jazz) qu'il fait adapter à la musique arabe et tunisienne. Il est polyglotte et interprète des chansons en plusieurs langues (arabe, français, anglais, italien), étant convaincu que la musique est la seule langue internationale qui puisse être comprise de tous. Sa dernière chansonnette en trois langues intitulée « Jeunes de tous pays » qu'il a interprétée en duo avec la chanteuse Manel Amara à l'occasion de l'année internationale de la jeunesse, n'est autre que la preuve que Ahmed Mejri veut faire entendre l'appel des jeunes artistes tunisiens à la paix, au dialogue, à la tolérance et à la compréhension entre les peuples. Il a déjà produits huit albums et il envisage d'en sortir d'autres très prochainement.
Hechmi KHALLADI

«Je salue tous mes admirateurs qui savent très bien dans quelles conditions je produis mes œuvres»

Ahmed Mejri est professeur de musique, guitariste, chanteur et compositeur. Nous l'avons rencontré récemment et il nous a parlé de ses préoccupations artistiques, de ses aspirations et de ses nouveautés. Entretien :
• Le Temps : Tout au long de son parcours, Ahmed Mejri a essayé plusieurs terrains, loin des sentiers battus, toujours en quête de nouvelles expériences. Peut-on dire qu'il n'a pas encore trouvé son style personnel?
• Ahmed Mejri : Mon style, je l'ai déjà ! Je l'ai choisi dès mes débuts et je tiens à vous dire que je suis le seul chanteur à avoir son style personnel en Tunisie ! Dès ma participation en public avec Fadhel Al Jaziri en 1994 au spectacle « Noujoum » et jusqu'à ma dernière chanson « Jeunes de tous pays», un duetto que je viens de réaliser avec Manel Amara, j'ai toujours gardé la même ligne directrice et suivi un style particulier qui n'a pas changé d'un iota.

A propos de cette dernière chanson « Jeunes de tous les pays » qui a été faite spécialement pour célébrer l'année internationale de la jeunesse. Peut-on dire que Ahmed Mejri saute sur les occasions pour se distinguer avec de telles chansons, comme vous l'avez déjà fait lors de la coupe d'Afrique de football et la coupe du monde de hand-ball et d'autres occasions comme la Conférence sur la SMSC ou la guerre au Liban?

Au contraire, cela me fait un grand honneur de faire entendre une voix tunisienne lors de ces occasions. La chanson « Arabi N'ïch, Arabi N'mout » que j'ai chantée pour le Liban a été écrite en dialecte tunisien, cela montre à quel point je vise à faire propager l'arabe tunisien et le rendre plus populaire dans les pays de l'Orient arabe, pour démystifier cet obstacle langagier qui a toujours été à l'origine de la méconnaissance de la chanson tunisienne. J'aurais aimé que ceux qui ont chanté avec moi cette chanson et qui sont installés à Beyrouth fassent quelque chose pour la répandre, comme par exemple Amani Souissi, ne serait-ce que pour les belles paroles et les idéaux que cette chanson comporte. Ma contribution à ces différentes occasions ont toujours constitué un plus dans mon parcours artistique. Donc, chaque fois que l'occasion (politique, sportive, culturelle…) se présente, je suis toujours là pour marquer les empreintes tunisiennes. Nonobstant cela, je n'ai pas chanté uniquement lors des grandes occasions, je me suis produit partout, lors des manifestations culturelles en Tunisie et ailleurs et j'ai même organisé des spectacles dans la rue, le dernier en date est celui que j'ai assuré à l'avenue Habib Bourguiba la veille de l'Aïd. Mais Ahmed Mejri ne chante pas et ne chantera jamais dans les fêtes de mariages !

Quand vous vous produisez à l'étranger, dans des festivals internationaux, par quelle musique vous présentez votre pays, sachant que vos œuvres se basent sur différents genres (le blues, le reggae, le jazz…)?

Je chante aussi le folklore tunisien et n'oubliez pas que tous ces genres musicaux contribuent, de par le métissage des différentes mélodies, à l'enrichissement de notre patrimoine musical qui lui-même peut atteindre tous les peuples. La Tunisie qui a vu naître les grands ténors de la chanson comme Hédi Jouini, Ali Riahi et autres dont les chansons sont encore vivantes est capable aujourd'hui de produire de nouveaux génies avec d'autres nouvelles tendances musicales susceptibles d'être écoutées dans le monde entier. Pour ce qui est de mes spectacles à l'étranger, je m'y donne corps et âme et là-bas, je suis toujours le chanteur tunisien avec son costume, sa conduite, sa voix, sa musique et sa langue. Lors du festival panafricain en Algérie, j'ai chanté du malouf tunisien et j'ai brandi le drapeau tunisien ! Mon souci a toujours été de pouvoir hisser la chanson tunisienne à un niveau international, toujours avec mes moyens de bord et dans le cadre de mon style.

Pendant les 16 ans de votre parcours musical, vous avez créé autour de vous des fans certes, mais aussi beaucoup de détracteurs. Quels messages adressez-vous aux uns et aux autres ?

Je salue tous mes admirateurs qui savent très bien dans quelles conditions je produis mes œuvres et ils seront toujours satisfaits du travail que je ferai malgré tous les obstacles et les critiques des adversaires. A ces derniers, je dirai qu'ils n'ont rien à reprocher à quelqu'un passionné de musique et ne vivant que pour la musique et qui essaie par ses propres moyens de valoriser son art, à chaque fois que l'occasion se présente.

Parlons un peu de votre dernière chanson « Jeunes de tous pays ». Dans quelles circonstances a-t-elle été réalisée?

Suite à l'appel de M. le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali à l'occasion de la célébration de l'année internationale de la jeunesse, j'ai eu l'idée de contribuer avec une chanson digne de cet événement (mais, je n'ai pas profité de l'occasion, comme certains le pensent!), et j'ai consacré quatre mois de travail acharné pour écrire et composer cette chansonnette dont je suis très fier et qui a suscité l'admiration de tous ! La chanson est produite par Ahmed Aghrebi Jribi et sa distribution musicale a été assurée par Sami Maâtougui. Toutefois, j'aurais aimé que cette chansonnette soit interprétée par un ensemble de jeunes chanteurs tunisiens pour faire entendre leur voix dans le monde entier, mais le désistement à la dernière minute de Nader Guirat a fait que le projet soit réduit en un duetto entre Manel Amara et moi-même. Cette chansonnette va bientôt être transformée en clip.

Qu'en est-il pour vos projets d'avenir ?

Il y en a à gogo ! Il y a seulement quelques jours, j'ai fait la connaissance d'une personnalité palestinienne très éminente, en visite non officielle en Tunisie, Cheikh Taysir Tamimi, le grand juge de Palestine et membre du Conseil de présidence de l'instance islamo-chrétienne de soutien à Al-Qods et ses Lieux Saints. C'est un érudit très ouvert qui œuvre pour la tolérance et la solidarité entre les religions. Il fut fasciné par une chanson sur la nostalgie et l'exil que j'avais chantée devant lui. Alors, il a décidé de m'écrire trois chansons avant son départ pour la Palestine que j'ai d'ailleurs composées. Je compte les sortir bientôt. Les thèmes de ces chansons portent sur « les enfants de la pierre », les villes palestiniennes « Yafa, Hayfa, Acca » et sur le mur de la honte « Jidar El Aar ». (il déclame quelques extraits de chaque chanson) A part cela, j'ai entre les mains un poème en arabe classique du feu Hassouna Gassouma, intitulée « Kabaltouha Baâda Assafar » (je l'ai rencontrée après le voyage), écrite de ses propres mains, qu'il m'a livrée quelques jours avant sa mort et que j'ai déjà composée et j'attends quelqu'un pour l'interpréter, quelqu'un qui ait une voix forte et virile, (il lit le poème). J'ai également composé une chanson pour Saber Rebaï et la chanteuse Latifa Arfaoui qui verront le jour bientôt lors de la parution de leurs prochains albums. J'envisage aussi un projet avec Amina Fakhet et d'autres chanteurs tunisiens. J'ai eu des promesses de Nejib Gassa pour m'écrire de nouvelles chansons… Au programme aussi, une tournée bientôt en Algérie et une participation attendue lors du Festival de la musique en Tunisie.


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