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I have a dream, pour Tozeur…
La chronique de Youssef SEDDIK
Publié dans Le Temps le 29 - 12 - 2011

Ce recours à l'anglais n'a rien de dramatique. Il réfère, certes au mot-soupir du grand Martin Luther King dont le rêve a été d'ailleurs réalisé ou presque, mais le mien concerne beaucoup plus des centaines et des centaines de sites, villes ou villages de mon pays qui ont besoin d'un espoir pour donner le meilleur de ce qu'ils peuvent donner aux Tunisiennes et aux Tunisiens mais, aussi au monde. Je ne parlerai que de Tozeur, ma ville natale. Et à tous mes concitoyens et compatriotes de rêver pour le lieu qui leur est cher et d'élever un commun « i have a dream … » qui fera resurgir cette Tunisie nouvelle dont nous sommes encore en train d'accoucher.
D'abord, je sais pour l'avoir lu et étudié dans les ouvrages si nombreux que j'en ai oublié les titres et les éditeurs, que Tozeur fait partie de ces endroits du monde dont l'histoire ne connaît pas un commencement datable. A rebours dans le temps pour en saisir la fondation, on s'engouffre dans le mythe. Ainsi, le grand Hérodote, père de l'histoire pour les Occidentaux du moins, y situe au bord de cela qui était un lac, le Lac Triton, chott du Jérid aujourd'hui, la naissance de la déesse Athéna, patronne de la rationalité, de la mesure et des armes. Beaucoup d'historiens des antiquités expliquent son nom Tozeur par l'évocation d'une princesse romaine au nom approchant. Mais, j'ai lu sous la plume d'archéologues britanniques que ce nom est plus étrangement ancien encore : le T serait cette initiale affectant en préfixe le nom des villes d'origine chamite, héraldique ou berbère, telle que Tèbes en Egypte ou Tamanraset au Maghreb, plus Osir, L'apocope d'Osiris ( apocope : un nom ou un mot dont on détache par concision la partie finale ) le Dieu suprême de l'Egypte ancienne. Cela semble même confirmé aujourd'hui par cette chanson, comptine un peu grivoise que chantent dans un cérémonial quasiment « initiatique » les jeunes filles sous la pleine lune quand elles se rassemblent pour faire un vœu d'un proche mariage :
O Pharaon, yâfar'oun, rends mes cheveux plus longs
Ma croupe plus rondelette
Et livre-moi un époux.
Ce superbe dattier qui abrite et protège tout ce qui pousse est la raison d'être de cette oasis aux mille plantes, Henné, Safran, roses parfumées, etc …
L'aire de ce phénix ( mot à triples sens : oiseau légendaire qui renaît de ses cendres, couleur pourpre de murex, « palmier » d'où le nom de la Phénicie ) s'étend comme un énorme sillon des frontières orientales de l'actuelle Irak jusqu'au Jérid, sachant bien que son extension vers l'Algérie et le Maroc est relativement récente, un millénaire tout au plus ! Et c'est seulement à Tozeur que le lexique complet du palmier-dattier est identique à celui conservé depuis la nuit des temps par les frères fellah mésopotamiens de notre Tozeur : kornefa ( la souche qui reste sur le tronc de la palme arrachée) , Lifa ( la fibre qui pousse entre les Kornefa) , Siga ( morceau plus ou moins grand du bâton axial de la palme) , Gante ( l'ensemble des branchettes du régime délesté de ses fruits) , Joummar ( cœur délicieusement comestible du palmier) , etc, etc…
Sans parler d'un savoir-faire aussi enfoncé dans le temps qui fait du palmier l'arbre dont on jette absolument rien, de la succulente deglat jusqu'au tronc mort dont on fait les plus solides plafonds de ces premiers gratte-ciel du moyen âge de la médina d'Ouled Al-Hadef, par exemple. Construction que même l'apprenti archéologue n'hésite pas à rapporter aux toutes premières bâtisses des enfants de Sargon et de Chalmanazar.
J'ai donc un rêve, i have a dream, que des unités d'enseignement et d'apprentissage éclosent et fleurissent dans Tozeur des plus petits espaces, tels que le Kouttab coranique, jusqu'à l'institution universitaire pour faire aimer et apprendre à tous ses symboles et ses mythes, cette longue symbiose avec le monde et les époques, les romans et les arts qui les soutiennent, les fertilisent et les rendent dynamiseurs d'œuvres prochaines et d'un imaginaire toujours inventif. Que les noms des rues, déplacent, des monuments à restaurer ou à venir participent à cette chorale des signaux et des mémoires. Et que l'on cesse surtout de prostituer le site et d'en effacer le vrai visage au petit profit d'un gain immédiat qui ne saurait satisfaire que les comptabilités de quat 'sous .


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