Qui parmi les juristes de la génération des années 1960 n'a pas connu, cet éminent publiciste que fut Abdelfattah Amor ? Il avait à peine la trentaine et se distinguait déjà auprès de ses étudiants, par son affabilité, sa courtoisie, sa droiture, son sérieux , son esprit de rigueur et ses connaissances approfondies notamment en droit constitutionnel, et en droit public d'une manière générale matière qu'il enseigna pendant plusieurs années, avant d'être appelé à occuper des postes de responsabilité que ce soit en tant que doyen de la faculté de droit, président de l'Académie internationale de Droit constitutionnel, président puis membre du comité des droits de l'Homme de l'ONU. Le 19 janvier 2011, il a été nommé à la tête de la commission d'investigation sur la corruption et les malversations. Avec les 46 membres de ladite commission, il a mené des investigations sur 5000 dossiers ; un travail de titan qui lui a valu des dénigrements par ceux-là mêmes qui étaient impliqués, et qui n'avaient rien d'autres à faire pour se justifier que de faire semblant d'attaquer pour noyer le poisson. Mais avec sa sérénité habituelle, il s'est montré au-dessus de toutes les mesquineries par tous ceux qui avaient l'intention de le discréditer. Il est resté digne, et suffisamment intelligent en pour ne pas tomber dans la provocation. Il est parti subitement, comme il a toujours vécu, dans la dignité et l'humilité des grands savants. Je ne crois pas qu'il y ait un lien de cause à effet, entre son décès subit, et la campagne de dénigrement proférée à son encontre par ceux qui n'avaient pas la conscience tranquille. Il a déjà été suffisamment accablé de son vivant, et il a enduré, grâce au sens du devoir qu'il avait. Maintenant qu'il a été rappelé à Dieu, laissons le reposer en paix. Ahmed NEMLAGHI