Que pensez-vous des nouvelles nominations dans le secteur de l'information ? C'est une manière de montrer que tout esprit d'initiative n'est pas le bienvenu et que les choses iront d'une manière univoque. La nomination de ces responsables est une preuve que l'on veut assujettir la presse en Tunisie qui désormais parlera au nom du gouvernement. Nous voulons des journalistes qui travaillent dans la liberté totale sans recevoir de directives de quiconque. Qu'en est-il des recommandations liées au secteur de l'information que vous avez communiquées il y a peu ? Je suis étonné par le fait que cette initiative n'a suscité aucune réaction de la part du président de la République, ou le président de l'Assemblée nationale constituante ou encore du chef du gouvernement, à qui j'ai communiqué ces recommandations qu'on a qualifiées d'urgentes. Ce qui se passe actuellement n'est pas du tout bon signe. Nous sommes conscients que le secteur de l'information a besoin d'être assaini mais cela ne doit pas être entrepris promptement et d'une manière abusive en donnant des directives et en nommant les rédacteurs en chef. Les maux de l'information doivent être soignés en s'attaquant à leurs origines. Des médias brimés et opprimés, des journalistes sous la coupe du gouvernement ne sont ni dans l'intérêt du gouvernement ni celui du peuple. Quelles solutions envisagez-vous ? Le peuple tunisien a fait sa Révolution et nous journalistes devons rester vigilants pour la préserver et aider à réaliser ses objectifs. Un journaliste doit avoir le droit à l'information et c'est l'une des recommandations que nous avons formulées et souhaitons qu'elle soit intégrée dans le texte de la Constitution. Un journaliste qui doit être libre dans ses pensées doit avant toute chose en avoir les possibilités, je veux dire par là les moyens matériels puisque bon nombre de journalistes en sont dépourvus, et puis et surtout être libéré du joug des directives qu'on veut lui imposer.