TUNIS (TAP) - Les journalistes tunisiens ont observé, lundi un mouvement de protestation à la place la Kasbah, pour exprimer leur refus de toute forme de tutelle sur l'information, dénoncer les agressions qui ont visé, récemment, certains de leurs collègues et protester contre les dernières nominations dans le secteur. Ce mouvement a connu une présence remarquable des journalistes des différentes entreprises de presse publiques, privées et régionales. Des représentants de la société civile et des partis politiques, des personnalités nationales, des membres de la constituante, des artistes, des blogueurs et des syndicalistes étaient, également présents. Des slogans appelant à l'indépendance de l'information et à la levée de la tutelle sur le secteur ont été scandés : « le peuple veut une information indépendante », « Jamais plus de silence sur les droits des journalistes». D'autres dénoncent les restrictions imposées et la crainte de voir le secteur à nouveau soumis au diktat politique. Les journalistes ont, d'autre part, appelé à respecter le droit du peuple à une information libre et indépendante et à leur protection dans l'accomplissement de leur mission. Dans des déclarations à l'agence TAP, des journalistes ont été unanimes à réaffirmer qu'ils sont contre une nouvelle main-mise sur l'information, sous prétexte de "son mauvais rendement". Ils estiment que « le nouveau gouvernement n'est pas le mieux placé pour juger le rendement des médias et que les journalistes sont tenus à des règles déontologiques. Ils ont exprimé leur déception des dernières nominations dans le secteur de l'information qu'ils qualifient « d'arbitraires, en l'absence de concertations avec les structures représentant le secteur». Un deuxième mouvement de protestation a pris forme au même endroit pour défendre, selon ses organisateurs, la légitimité des résultats des élections du 23 octobre 2011. Des slogans de soutien aux choix du gouvernement ont été clamés. La présence massive des agents de la sécurité a évité d'éventuels affrontements entre les deux bords. La réunion tenue le jour même entre le syndicat des journalistes tunisiens et deux représentants du gouvernement a abouti à la révision de certaines nominations.