L'OpenGov est un concept initié en 2009 aux Etats-Unis, lorsque Barack Obama, à l'époque candidat à l'élection présidentielle avait ouvert sa campagne aux réseaux sociaux. Arrivé au pouvoir, il a mis en pratique l' « Open Gouvernement Initiative ». Le projet institue la transparence totale comme règle de gouvernance. Des membres de la Constituante, se sont impliqués dans cette initiative. Ils appartiennent à des horizons politiques différents. On y trouve, entre autres, Mabrouka Mbarek , Haythem Belgacem du Congrès pour la République (CPR), Lobna Jéribi, Selim Ben Abdessalem et Karima Souid d'Ettakatol, Noomane El Fehri d'Afek Tounes, Iyed Dahmani du Parti Démocrate Progressiste (PDP) et Nadia Chaâbane du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). D'autres citoyens se sont joints à ce premier groupe. L'objectif de leur action est de favoriser l'inscription dans la Constitution de la transparence totale comme règle de gouvernance et d'agir pour la promulgation de lois garantissant le droit d'accès à l'information. Un réforme conséquente doit être opérée dans l'administration tunisienne. Hamadi Redissi, universitaire, intellectuel connu pour son franc- parler, déclare qu'il est « totalement favorable à cette initiative. Déjà, transmettre les débats de la Constituante sur les chaînes de télévision est bon. En élargissant cette ouverture à l'Internet, on ne peut que développer l'esprit citoyen. Cela peut encourager les abstentionnistes à se déplacer la prochaine fois et aller voter après avoir intériorisé les mécanismes du débat parlementaire. Le hic en Tunisie est qu'on peut invoquer le manque de moyens. Les représentants du peuple ne peuvent être hostiles à ce genre de choix ». Hamma Hammami, secrétaire général du Parti Communiste Ouvrier de Tunisie (PCOT), pense qu'après « la Révolution contre l'absolutisme, l'injustice, l'information propagandiste, il est évident que la transparence devienne la base essentielle de l'action politique, que ce soit du Gouvernement ou de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). L'objectif est de permettre aux citoyens et citoyennes de suivre ce qui se passe dans la sphère publique et s'en faire une idée claire. En même temps, cela permet aux citoyens de jouer leur rôle de contrôle en tant qu'individus, membres de partis, syndicats, ou associations ». Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, considère que l'OpenGov est « la meilleure solution pour garantir la transparence totale. Elle permet de regagner la confiance du citoyen. Aujourd'hui, le citoyen doute de tout. Nous avons subi 23 ans de trafic, de marchés publics accordés grè à grè. Les hommes d'affaires veulent travailler dans un climat serein et dans la transparence totale. Les investisseurs étrangers feront davantage confiance à la Tunisie avec l'institution de l'OpenGov. Après la Révolution de nouveaux acteurs sont sur la scène. Ils ne peuvent réussir sans l'OpenGov. Ainsi, personne ne sera tenté de faire des choses occultes. C'est, aussi dissuasif. A Ettakatol, nous avons bataillé pour la transparence. D'ailleurs, Lobna Jéribi qui fait partie de ceux qui proposent l'OpenGov, est un des grands cadres du parti. Elle a beaucoup travaillé dans la rédaction de notre programme ». L'action entreprise par les jeunes élus a permis d'obtenir la publication des rapports des travaux des différentes commissions dans le site web de la Constituante. Au cas où leur action gagne davantage d'appui au sein de la société civile, le pays pourra connaître l'extension de cette opération à l'action du gouvernement. Hassine BOUAZRA