La Ligue Tunisienne de Défense des droits de l'Homme (LTDH) a publié, hier, un rapport sur les dépassements commis par des salafistes à Sejnane qui ont été révélés pour la première fois par le quotidien «Le Maghreb». La Ligue précise que ses militants qui se sont rendus sur place le 7 janvier, suite à des plaintes de citoyens de Sejnane contre les agissements d'un groupe identifié comme salafiste, ont recueilli une vingtaine de témoignages faisant état d'agressions physiques. Un homme qui vendait du vin a ainsi affirmé avoir eu les doigts cassés par les salafistes. Un autre a dit avoir été menacé pour ne pas avoir fait la prière. Quelques autres habitants remercient au contraire le groupe salafiste d'avoir fait revenir la sécurité. «Le salafistes ont nettoyé le village», a précisé un habitant. L'un des salafistes interrogés a, quant à lui, estimé que les plaintes parvenues à la LTDH ont été déposées par des criminels et des trafiquants de drogue et de boissons alcooliques. La LTDH confirme, toutefois, que «le phénomène est bien présent à Sejnane bien que les salafistes bénéficient de l'assentiment d'une partie de la population » Le rapport constate que l'apparition du phénomène trouve son origine dans « l'absence de l'Etat, un sous-développement total, une pauvreté accablante».