On attendait avec beaucoup de curiosité la première sortie officielle de l'Espérance de Tunis sous l'ère Michel Decastel. Les quelques personnes présentes sur les gradins du stade de Radès et tous ceux qui ont suivi le match de samedi dernier devant la petite lucarne ont été rassurés par cette sortie à une dizaine de jours de la super coupe d'Afrique des clubs, dernier objectif de la saison 2010 – 2011. Résultat et manière à confirmer La première impression qui mérite d'être mise en exergue est celle relative à la rapide adaptation des joueurs aux méthodes du technicien suisse en un laps de temps assez court. Pas surprenant quand on connaît les facultés d'adaptation des « Sang et Or » à toutes les situations. Ensuite, il y a lieu de rappeler que ce jeu fait d'une seule touche de balle, de passes courtes, de pénétrations par les couloirs a été l'apanage de l'Espérance de Tunis du temps de Nabil Maaloul avec ce plus depuis l'arrivée de Michel Decastel : sa touche personnelle. C'est pour dire que le choix porté sur ce dernier a été idoine à plus d'un titre. Ce 5 à 0 qui a sanctionné ce match de reprise pour l'équipe de Bab Souika n'était sûrement pas attendu rien que pour la largesse du score, à partir de là, et une question se pose : l'Espérance était-elle très forte samedi dernier ? Son homologue de Zarzis était-elle aussi faible ? La réponse est simple : les « Sang et Or » de Tunis ont affiché une grande détermination, ils avaient hâte de rassurer et leurs dirigeants et leurs supporters, ce fut fait au détriment des Zarzissiens. Une sortie à confirmer dans les prochaines sorties en alliant le résultat et la manière. Les frères Msakni, Aouadhi et Njang Comme on était curieux de connaître le plus que pouvaient apporter à l'équipe les deux nouvelles recrues Iheb Msakni et Karim Aouadhi. Là également, la satisfaction était totale rien qu'à la vue de l'entente entre les deux frères Msakni : Youssef et Iheb ; l'action ayant amené le troisième but de l'Espérance en est une parfaite illustration. L'autre recrue, en l'occurrence Aouadhi, a été omniprésent au milieu du terrain, nous l'avons vu comme pivot alliant couverture et relance puis dans le rôle d'organisateur après le remplacement des frères Msakni. Ce ne furent pas les seules satisfactions pour Michel Decastel dans la mesure où Yannick Njang a réalisé sa meilleure sortie depuis qu'il a porté les couleurs de l'équipe de Bab Souika. Non pour avoir marqué à trois reprises mais pour les qualités qu'il a démontrées 90 minutes durant soit quand il a évolué à la pointe de l'attaque soit dans les couloirs droit et gauche. Outre ses appels de balle, sa puissance a mis à mal la défense zarzissienne. L'E.S.Z : une équipe à remodeler Dans son point de presse d'après match, Ghazi Graïri, l'entraîneur de l'E.S.Zarzis, a fait remarquer que la lourde défaite de son équipe trouve son explication dans les deux buts précocement concédés. Possible. Toujours est-il que l'Espérance de Tunis est appelée à démontrer dans les jours à venir que la victoire de samedi dernier est le fruit d'une symbiose entre toutes les composantes de l'équipe et non de trois ou quatre joueurs. Les quatorze joueurs qui ont foulé la pelouse du stade de Radès y ont contribué. Pour les Zarzissiens il n'y a certes pas le feu dans la maison mais une prise de conscience générale s'impose. On sait que l'équipe a été amputée de pas moins de quatre joueurs de qualité et il n'est pas donné à tout entraîneur de la remettre à flot sans remplacement adéquat des partants. Il faut donc s'armer de patience, continuer à travailler dans la sérénité avec l'effectif en place, le temps de permettre à Ghazi Graïri de mettre en place un onze vraiment compétitif.