En entrant dans ce salon des artistes, baptisé EFESTO, le visiteur se sent à l'aise, étant chaleureusement accueilli par Michela Sarti, maîtresse de céans, et se trouvant parmi des objets antiques, de vieux bouquins, des bougies, des tableaux accrochés au mur, une lumière tamisée qui rend l'atmosphère très accueillante. Dans cet espace culturel par excellence, se tient depuis le 12 février, une exposition d'une originalité peu ordinaire qui allie la peinture, la photographie et la narration : il s'agit du voyage de Polifema, une histoire dont le personnage est conçu par Michela Sarti, d'où la particule « Perso » à laquelle s'ajoute le qualificatif « Collective » en présence d'autres artistes qui vont suivre étape par étape l'itinéraire du voyage de Polifema. En effet, il s'agit d'une histoire racontée à travers les toiles, les images. Chaque tableau donne une information sur le personnage avant et pendant le voyage : Polifema, cette femme en voyage est omniprésente dans toutes les œuvres exposées grâce aux travaux de collage effectués par l'artiste Michela Sarti. Polifema est une prostituée qui a démarré dans un fameux bordel de la Médina (Premier tableau). Elle a essayé de faire différents travaux. Elle a gagné de l'argent. Rentrée chez elle, elle se lave, prend ses valises et part en voyage. On la suit dans son parcours à travers la suite des tableaux exposés, passant par plusieurs endroits : elle se trouve au pays des merveilles ( de Alia Kateb), au paradis ( de Zoubeida Daghfous), déjeunant sur l'herbe ( de Edouard Manet). Le voyage se poursuit très mouvementé ; Polifema est tour à tour, révolutionnaire en Amérique du Sud, danseuse à Bollywood ( de Patricia Natale) et star de cinéma, pour finir dans un accident à la gare de Montparnasse (Michela Sarti). L'histoire reste en suspens, car on ne sait pas si elle reviendra un jour ! Tous ces supports visuels qui retracent le voyage du personnage sont accompagnés par un texte écrit, qui relate les différentes étapes du périple de Polifema : c'est un document illustré fait conjointement par Florence Pescher (scénariste) et Michela Sarti. A la question « pourquoi Polifema a-t-elle les formes aussi généreuses et rondes ? », Michela avait répondu : « d'abord par amour de la peinture de Botero, (artiste colombien réputé pour ses personnages aux formes voluptueuses) et puis, parce que J'aime bien les rondeurs ! ». Cette exposition Perso-Collective a réuni donc plusieurs artistes tunisiens et étrangers (25 en tout), groupés autour de l'artiste Michela Sardi qui a eu cette idée originale de cet extraordinaire voyage de Polifema: « j'aime les petites idées originales, nous a –t-elle confié, et j'aime aussi le travail en groupe ». L' exposition se poursuivra à l'espace Efesto, jusqu'à la fin du mois courant. A voir absolument !