Dans le cadre des festivités consacrées à la Journée de la langue arabe, la Maison de la Culture Ibn Khaldoun a abrité durant tout l'après-midi du jeudi 02 mars, un atelier de la calligraphie arabe pour des jeunes et moins jeunes passionnés par ce domaine. Cet atelier a été animé par Mustapha Kilani du Centre National de la Calligraphie et Tarek Abid, enseignant calligraphe aux Beaux-Arts. Ce fut une occasion de faire découvrir ou redécouvrir cet art pratiqué par les Arabes depuis plusieurs siècles où les lettres prennent des formes variées que l'on retrouve dans les anciens manuscrits et qui restent encore vivants jusqu'à nos jours. Cette expression qui repose sur le « calam » (plume) et l'encre de Chine a connu à travers les siècles, plusieurs écoles représentant des styles nombreux (Koufi, Naskhi, Diwani, Thuluth, muhaqqaq, riqâ', rayhânî et tawqî'...) et a beaucoup évolué au cours de son histoire, prenant des formes variées suivant les époques et les lieux. La calligraphie arabe a atteint à travers la civilisation islamique, un sommet de raffinement et d'harmonie jamais égalé. Etymologiquement, belle écriture en grec, la calligraphie se caractérise par le symbolisme des lettres et le développement de l'expressivité du texte illustré. L'agencement des lettres a une signification particulière car il s'agit d'exprimer en termes intelligibles la réalité cachée. Cet atelier qui a groupé plus d'une trentaine de personnes vise à sensibiliser les participants à l'art calligraphique et leur fournir les principes à respecter pour l'application de cet art : le public présent est hétérogène, formé d'élèves et d'étudiants, filles et garçons, mais aussi de gens moins instruits. Tous sont venus qui pour approfondir ses connaissances en la matière, qui pour uniquement apprendre les abc de cet art. On leur apprenait à pratiquer le naskhî, qui, selon les deux amateurs, est le style le plus simple pour un débutant. C'est un style qui se caractérise par sa lisibilité, son équilibre et sa rapidité d'exécution, nous a-t-on expliqué. Ce style calligraphique est le plus répandu dans le monde arabe, à l'exception du Maghreb et d'al-Andalus (Andalousie), où se différencie une forme spécifique, plus arrondie, appelée le maghribî. L'animateur Tarek Abid nous a renseignés également sur les différents outils utilisés : « Il s'agit de l'encre de Chine, d'un encrier, d'une plume de roseau appelée « calam » évidée et bien affûtée pour servir d'écriture et enfin du papier couché utilisé en imprimerie ». Quant au contenu de cet atelier, son collègue, Mustapha Kilani nous a expliqué : « cet atelier vise à initier les participants aux deux styles les plus connus et les moins difficiles, à savoir le naskhi et le maghrebi, très répandus chez nous en Tunisie, on leur donne à reproduire des mots, des citations ou des proverbes, ce n'est là qu'une sensibilisation, ceux qui sont passionnés pour cet art pourront continuer et s'améliorer peu à peu… »